nombre de discours, surtout d’apparat[1] ; un Pythique et un Olympique, prononcés réellement sans doute aux fêtes de Delphes et d’Olympie, et où il exhortait les Grecs à la paix et à l’union : une Oraison funèbre[2], censée prononcée à Athènes, en l’honneur des guerriers tués à l’ennemi, mais probablement fictive, vu sa qualité d’étranger[3] ; puis divers Éloges (ἐγχώμια) consacrés soit à des personnages mythologiques, comme Achille[4], soit à des peuples réels, comme les Eléens[5]. Parmi ces éloges, quelques-uns sans doute étaient de purs jeux d’esprit, de ceux qu’on appelait des παίγνια, et dont le principal attrait consistait dans le développement d’une thèse paradoxale[6].
Le Πεπὶ φὺσεως et les écrits techniques sont perdus ; de ses œuvres oratoires, il nous reste des fragments rares, sur l’authenticité desquels nous reviendrons tout à l’heure.
Par plus d’un côté, Gorgias ressemble à Protagoras. Comme lui, bien que par des principes différents, il est radicalement sceptique : s’il a débuté par la philosophie, il l’a bientôt abandonnée et raillée. À ses yeux, chercher le vraisemblable vaut mieux que chercher le vrai, et la force du discours fait paraître grand ce qui est petit, petit ce qui est grand[7]. Comme Protagoras, il enseigne à la fois en composant des traités de son art et en créant lui-même des modèles. Comme Protagoras, enfin, dans ses traités, il donne la première place