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piades de Cnide étaient aussi célèbres, comme médecins, que ceux de Cos, d’où sortit Hippocrate. Une aventure inconnue le fit tomber comme prisonnier de guerre entre les mains des Perses. Son talent de médecin le tira d’affaire. On sait que les rois de Perse aimaient à s’entourer de médecins grecs ; Ctésias fut appelé en cette qualité à la cour de Suse. Il y resta dix-sept ans, en grand honneur, ayant accès aux archives officielles et composant ses histoires. On ne peut faire que des conjectures sur les dates extrêmes de ce séjour. On a supposé qu’il dura de 415 environ à 398, parce que c’est à cette dernière date, selon Diodore[1], que s’arrêtait son histoire de Perse. Mais ses propres récits nous le montrent mêlé à diverses négociations, au nom du roi de Perse, soit avec Évagoras de Cypre, soit avec Conon, soit avec Lacédémone, à des dates qui doivent être un peu postérieures à 398. Ce qui est certain, c’est qu’il assistait à la bataille de Cunaxa, comme médecin d’Artaxerxès Mnémon, et qu’il guérit la blessure du roi. Ce succès lui valut de grandes récompenses. Vers la fin de sa vie, il revint en Grèce, occupé sans doute de la publication de ses ouvrages. On ne sait quand il mourut.

Il laissait de nombreux écrits : une Histoire perse (Περισκά) en vingt livres, des origines jusqu’à l’année 398 ; un livre Sur l’Inde (Ἰνδικά) ; un Périple en trois livres ; puis divers ouvrages Sur les Montagnes, Sur les Fleuves, et peut-être sur des questions de médecine. De ces derniers écrits, il ne nous reste rien ou presque rien. C’est principalement comme historien de la Perse et comme narrateur des choses de l’Inde qu’il nous est connu. Diodore, dans ses récits sur la Perse, et Plutarque surtout, dans sa Vie d’Artaxerxès, l’ont amplement mis à contribution. En outre, Photius a donné de

  1. Diodore, XIV, 46, 1.