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caux proprement dits. Ceux-ci, pour n’être pas tous d’Hippocrate, n’en sont pas moins des œuvres sérieuses, composées en général par ses élèves directs ou indirects, par des Asclépiades de Cos, probablement dans le courant du ive siècle : car la collection paraît bien avoir existé dans son ensemble au temps des premiers Ptolémées[1]. De plus, parmi ces écrits dits hippocratiques, si la plupart sont postérieurs à Hippocrate, quelques-uns, en revanche, semblent être plus anciens, ce qui en augmente l’intérêt[2]. Quant à ceux qui sont certainement postérieurs, il en est un qu’Aristote attribue expressément au gendre d’Hippocrate, le médecin Polybe[3]. C’est là, malheureusement, la seule indication tout à fait authentique et précise qui soit arrivée jusqu’à nous sur ce sujet. Nous n’avons même plus les ouvrages dans lesquels Galien, le célèbre commentateur des livres hippocratiques, et le médecin Érotianos avaient discuté ex professo l’origine de ces divers écrits. C'est donc sur leurs affirmations non prouvées et sur l'examen intrinsèque des œuvres que nous sommes obligés de nous appuyer pour faire la critique de la collection. Les éditeurs modernes n’ont pas manqué à cette tâche immense, qui exige, pour être bien exécutée, non seulement les connaissances d’un helléniste, mais encore celles d'un historien de la médecine. Littré, qui réunissait les unes et les autres, admet comme certainement authentiques une demi-douzaine d’ouvrages, auxquels il en ajouterait volontiers quelques autres encore ; parmi les premiers, il ranges les traités intitulés : De l’ancienne médecine ; Des airs, des eaux et des lieux ; Pronostic ; Du régime

  1. Cf. Littré, t. I, p. 262-291, et particulièrement 285.
  2. Κωακαὶ προγνώσιες, et Προρρητκόν, I. Cf. Littré, t. I, p. 350-352. le début du Περὶ ἀρχαίης ἰητρικῆς fait du reste allusion à toute une littérature médicale antérieure.
  3. Aristote, Hist. anim., III, 3. Il s’agit du traité Περὶ φύσιος ἀνθρώπου, dont Aristote cite un passage textuel.