le commencement de la prose simplement grecque, ou hellénistique.
De là les qualités qui donnent à l’atticisme du Ve et du IVe siècle sa physionomie originale. Ce sont bien les qualités foncières de l’hellénisme, car Athènes est alors le cœur de l’Hellade (῾Ελλάδος ῾Ελλὰς ᾿Αθῆναι[1]). Mais c’est un hellénisme nouveau, distinct de celui qui le précède ou qui l’environne, un hellénisme modifié par le temps, par les circonstances, par le génie de la cité qui le personnifie[2].
Un point à noter d’abord, c’est la nature des sujets où se complaît l’esprit attique. Par une disposition qui lui est propre, il s’attache beaucoup moins à la riche diversité de la nature qu’à l’étude des choses politiques et morales ; il s’enferme volontiers dans la vie humaine telle que la lui présente la cité grecque, et en particulier la cité attique. C’est que l’Athénien est par excellence un être « politique ». Jamais la vie collective de la cité n’a été plus forte avec une vie individuelle plus riche. L’individualisme a fini par tuer la cité attique. Mais, au Ve siècle, l'équilibre est parfait, et, au IVe, c’est encore dans le cadre de la cité que se meut toute l’activité de l’individu, même quand elle en ruine le principe. Il en résulte que le sujet presque unique de la littérature attique, c’est l’homme vivant dans la cité. L’esprit attique n’a pas la curiosité large et un peu vagabonde du vieil esprit ionien tel qu’on l’aperçoit chez l’auteur de l’Odyssée, ou chez le physicien Thalès, ou chez les historiens voyageurs Hécatée et Hérodote. Sa curiosité est moins en superficie qu’en profondeur ; elle se tourne en rigueur d’analyse et en logique. Les orateurs d’Athènes