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se faire par exception qu’un poète eût absolument besoin d’en faire intervenir un quatrième. L’Œdipe à Colone par exemple semble ne pouvoir être joué que par quatre ac- teurs. Le fait était si rare que les anciens en parlent à peine. Quand il s’agissait d’un rôle proprement dit, comme dans ŒEdipe, il fallait bien que celui qu’on en chargeait fut un véritable acteur’. Mais le plus souvent tout se ré- duisait soit à des paroles dites ou chantées derrière le théâtre ³, soit à un rôle très court, soit même à un jeu muet. On pouvait alors recourir à un simple figurant. Cela était d’autant plus facile que, dans presque toutes les piè- ces, on avait de ces figurants en assez grand nombre. C’étaient eux qui formaient les foules, les cortèges des grands personnages, les gardes des rois³. Une chose re- marquable, c’est qu’il n’y avait point de femmes dans tout ce personnel. L’usage athénien ne leur permettait de figurer en public que dans certaines fêtes déterminées. Elles n’avaient jamais été admises dans les chœurs di- thyrambiques et par suite elles ne le furent pas davan- tage dans les genres dramatiques qui en sortirent. On prit dès le début l’habitude d’attribuer leurs rôles à des hommes, et cette habitude persista. Au vit siècle, et plus tard encore, les poètes étaient en général acteurs dans leurs propres pièces *. On pourrait Trandie, Berlin, 1842. En outre on trouvera des indications et des dis- cussions sur ce point dans un grand nombre d’èditions des tragédies grecques. J’ai moi-même étudié ce sujet dans un mémoire sur le se- mond acteur thez Eschyle Académ. des Inscript. et B. Lettres. Mė moires des sarvants éiraz pers. 1ª sèrie, t. X. 1ª partie). 1. Voyez plus loin. dans le chapitre sur Sophocle. $ 2, ce qui est dit de cette tragédie et la note sur la répartition des rôles. 2. C’est ce qu’on appelait, à ce qu’il semble, masasmines, Pollux, IV. 10. 3. De ce dernier emploi venait leur nom de dagupiser ou šepy- paczazız, Schol. Lucien, Max. dörrère Phist., 1 : Etym. Mayn. deșupi- por : Hesychius sciss ; Harpocration, s. v. Miņas ;. 4. Aristote, Rhétorique, III. 1. 3.