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80 CHAPITRE III. — CONCOURS TRAGIQUES

cîen hyporchème. II ne pouvait en avoir ni l'ampleur ni la mimique. Mais enfln c'était une véritable danse, relative- ment vive el rapide, qui formait comme un épisode jayeux dans un drame sombre.

Nous parlerons plus loin des chants du chœur au point de vue lyrique et dramatique. Quelques mots seulement ici sur la manière dont ils étaient exécutés.

Le rôle du chœur dans la tragédie comprenait des par- ties iambiques simplement récitées, des parties anapes- tiques qui probablement étaient déclamées d'une façon mélodramatique, et enfin des parties proprement lyriques qui étaient chantées.

Les premières ne se distinguaient pas du simple dia- logue quant à l'exécution. Comme on ne saurait imaginer, en dehors du chant, plusieurs personnes parlant à la fois, il est de toute évidence que ces parties étaient récitées par le coryphée seul. Celui-ci était alors le représentant et l'interprète du chœur tout entier.

Les parties anapestiques du rôle choral comprenaient essentiellement le récitatif d'entrée et celui de sortie, et accessoirement quelques autres morceaux au cours de la pièce. L'emploi de formes altiqueSjet nondoriennes, dans ces morceaux prouve qu'ils n'étaient pas chantés. Mais d'autre part, comme ils accompagnaient une marche, ils ne pouvaient pas être non plus simplement récités. On leur appliquait donc probablement cette sorte d'exécution intermédiaire depuis longtemps usitée pour la poésie iam- bique, celle que les Grecs appelaient la quàsi-récitation (icapaxaTaXoyy)) *. Il est difficile de décider d'ailleurs si ces morceaux étaient débités parlecoryphée seul, ainsi qu'on l'admet en général, ou par le chœur tout entier, ou en- core par divers groupes de choreutes successivement^.

1. Voir tome II, p. 174.

2. Voir à ce sujet Arnoldt (Chor in Agamemnon des jEschylos

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