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ÉVOLUTIONS DU CHŒUR 79

de Temmélie, il semble bien qu'elle ait comporté de nom- breuses variations. On nous parle en effet des figures ((7)^7)[X(XT(x) qu'inventaient les poètes, ou, plus tard, leurs chorodidascaies ^ Au temps d'Eschyle encore, ces figures étaient même accompagnées parfois d'une mimique ex- pressive. Son chorodidascale Télestès sut imaginer, dit-on, des gestes qui traduisaient les paroles. Dans les Sept, il rendait visibles en quelque sorte, parla pantomime qu'il enseigna au chœur, les spectacles que décrivait le poète ^ Plus tard, il est vrai, le goût devint plus sévère et la danse du chœur tragique se fit de moins en moins ex- pressive ^ Mais, à côté de Temmélie ainsi simplifiée, il y eut toujours dans la tragédie d'autres danses plus vives, qualifiées du nom général A^hyporchèmes. Les anciens les caractérisaient en disant que, dans l'hyporchème, le chœur dansait tout en chantant ^ ; cela prouve que, dans l'emmélie, sespas ressemblaient à une marche plutôt qu'à une danse proprement dite. L'hyporchème tragique ne devait être en somme qu'une image assez affaiblie de Tan- dans les Monuments figurés du Voyage archéologique de Le Bas (éd. Reinach). Ce monument représente probablement une nymphe (?) dansant devant une statue de Pan. Le mouvement de la danseuse in- dique que le pied glisse sur le sol, dont il se détache à peine. L'atti- tude, droite sans raideur, est pleine de grâce et de dignité. Les lon- gues draperies flottent légèrement autour du corps, qu'elles envelop- pent sans l'embarrasser. L'artiste a dû se souvenir de l'emmélie tra- gique ; en tout cas, il nous en donne l'idée.

1. Plutarque, Propos de table, VIII, 9, 3, 10; Athénée, I, p. 21 E. Voyez plus haut, p. 48, note 2.

2. Athénée. E. p. 21 F et p. 22 A. Ge second passage semble dire que c'était Télestès lui-même qui exécutait cette pantomime; mais il ne pjuvait Toxécuter que devant le chœur, pour la lui enseigner avant la représentation, puisqu'il était chorodidascale; à moins qu'il ne fût en même temps coryphée.

3. Fragment d'un poète comique anonyme (Platon ou Aristophane chez Athôn. XIV, p. 628 F) : NOv hï ôpûatv oùôèv, àXX' cocntsp àTtiitXy)- xTot o-càôyiv l(jTà)TE; d)p'jovTai.

4. Cramer, Anecdota Paris. I, p. 19. Athén. XIV, p. 631 G. Proclus, Chrestomath., p. 320 D, Bekker.

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