c’est-à-dire au moment de l'année, où, la mer étant apaisée, les alliés venaient débarquer au Pirée, apportant leurs tributs et leurs marchandises. Déjà, la belle saison s*annonçait. Une véritable joie de vivre se répandait partout. « Quand revient le printemps, dit le chœur des Nuées » dans Aristophane, Bromios ici met tout en fête. Alors » s’éveillent les chants, alors les danses enivrantes des » chœurs, alors les notes de la flûte, sonore et frémissanté*. » Plus anciennement, Pindare, dans un beau dithyrambe, faisait sentir, lui aussi, le charme de ces fêtes athéniennes : « Venez, ô dieux del’Olympe, disait-il, venez recevoir l'hommage printanier de ces violettes tressées en couronnes...; car, toute brillante, la fête appelle » le poète, lorsque les saisons aux voiles de pourpre rouvrent leur demeure fermée, lorsque le jrintemps em- » baume ranime la fraîcheur divine des plantes. Alors » c’est la vie qui renaît; alors, sur la terie immortelle, les fleurs charmantes, violettes et roses, se mêlent pour » couronner nos fronts. Chantez en modulant vos voix » au son des flûtes, chantez^ ô chœurs, la gracieuse Sémêlé ^. » Les concours tragiques furent certainement, pendant toute la période classique, le charme et l'honneur des grandes Dionysies, bien que le dithyrambe et la comédie y eussent aussi leur place marquée. Presque toutes les victoires d’Eschyle, de Sophocle, d’Euripide ont dû être remportées à ce moment de l'année. Au iv^ siècle, quand les tragédies anciennes partagèrent avec les nouvelles la faveur du public, ce fut toujours aux Dionyses urbaines que se produisirent les pièces inédites ; et l'usage s’établit alors de désigner la fête elle-même comme le temps des « nouvelles tragédies » (xaivoïç Tpay({)Sor;) .
1. Aristoph., Nuées, 310. Cf. Plut., Propos de table, VII, 9.
2. Pindare, fragm. 75, Bergk.
3. Démosth., Couronne^ 54, 84, 115. Cf. diverses inscriptions, paj exemple : CIA, II, 341, 383.