L’ÉPOPÉE 667
formellement dans la notice biographique de Suidas sur Ghœrilos, et elle paraît évidente. Chœrilos était un Sa- mien ^ On dit qu’il était déjà sorti de l’enfance en 480, lors de la seconde guerre médique; mais toute sa bio- graphie dément cette donnée, qui doit être considérée comme une simple erreur. En fait, la renommée deChœ- rilos, comme celle d’Antimaque, paraît se rapporter au temps de la jeunesse de Platon, c’est-à-dire à la seconde partie de la guerre du Péloponnèse. On racontait que, étant esclave à Samos, il s’était enfui auprès d’Hérodote, et que, vivant dans son intimité, il s’était épris de ses ré- cits (Xoywv epacOvivai) 2, En 404, date où il touchait sans doute à la vieillesse et était en possession de toute sa re- nommée, il se trouvait à Samos, et Lysandre, vainqueur d’Athènes, l’avait sans cesse auprès de lui, espérant qu’il ferait de ses actions le sujet d’un poème ^ Le roi de Ma- cédoine Archélaos, non moins admirateur de son talent, l’attira bientôt après à sa cour et l’y traita magniQque- ment ^. C’est là, dit-on, qu’il mourut. — L’œuvre de Chœ- rilos fut la Perséide (Jlzfrrriic, ou Flspaudc) ^, récit épique de la lutte des Grecs contre les Perses. Évidemment, dès que l’épopée cessait de se considérer comme enchaînée à la mythologie, ce sujet s’imposait à un poète du v® siècle. Chœrilos aurait donc pu le concevoir de lui-même ; mais les témoignages qui viennent d’être cités prouvent que les lectures partielles d’Hérodote, peut-être même la pu- blication totale de ses histoires, furent pour beaucoup dans son dessein et dans l’exécution de son ouvrage. Quant à
1. Suidas, XotptXo;. D’autres le disaient originaire d’Halicarnasse, évidemment à cause do ses rapports avec Hérodote. — Notice de Dlibner sur Chœrilos dans l’Hésiode Didot.
2. Suidiis, XoipD.o;.
3. Plutarque, Lysandre, c. 18.
4. Suidas, Xoip-Xo;. Cf. Istros dans Athénée, VIII, p. 345 D.
5. IIcpoT,’!;, Stobéc, Florilegium, XXVII, 1 ; nepertxa, Ilérodien, Hep^ (iovr,p. Xé^ecoç, p. 13, 4*
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