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L'ÉPOPÉE 661

féconds. Ceux qui restaient à Tépopée n'étaient ni les plus vigoureux ni les plus justes.

Depuis la fin du vii^ siècle, l'inspiration épique semblait endormie. Quelle fut la cause qui la réveilla après cent cinquante ans de silence, au commencement du v® siècle? Il faut avant tout attribuer ce fait à l'influence des gran- des récitations homériques, qui étaient alors en faveur, et à la diffusion des exemplaires des anciens poèmes. Ceux-ci, mis par écrit et désormais fixés, apparurent comme des modèles bein définis, et, en étudiant les formes qui leur étaient propres, on put s'imaginer qu'il ne se- rait pas trop difficile de les imiter.

Le restaurateurdel épopée, ce fut, selon Suidas, Panya- sis d'Halicarnasse, fils de Polyarchos, et oncle ou cou- sin d'Hérodote K II se fit connaître vers Tan 468, c'est-à- dire dans les dernières années de la vie d'Eschyle ^. Ad- versaire du tyran d'Halicarnasse Lygdamis, il fut mis à mort par lui ^ Il semble que, comme poète, il ait voulu rivaliser avec le Rhodien Pisandre, qui avait composé au vil® siècle, une Héraclée; ou peut-être, sans aucune pensée de rivalité, fut-il simplement séduit par un sujet qui pa- raissait se prêter à la fois à la peinture des sentiments hé- roïques et à la mise en scène de légendes nombreuses. Denys d'Halicarnasse et Quintilien, interprètes d'une même tradition critique, témoignent de l'estime qu'on accordait dans l'antiquité à VBéraclée de Panyasis *. Toute la vie glorieuse d'Héraclès s'y déroulait en qua-

1. Suidas, Ilavuaaiç. Il dit de lui ; Sêeo'Beîo'av rriv ttoiyitixyiv èicavT)- yaye. Pourtant, dans le même lexique, des compositions épiques sont attribuées ailleurs à Mélanippide Tancien, antérieur à Panyasis. Voyez sur Panyasis la notice de Diibner dans l'Hésiode Didot.

2. Ibid. Cette date est donnée par Suidas comme incertaine. Elle Test en efiet, pour nous aussi, bien qu'assez probable.

3. En 457, selon Clinton, Fasti hellenicL

4. Denys d'Halic, Vêler, scriplor, censura, II, 4. Quintilien, X, 1, 54. Cf. Suidas : *Ev 6è toiç TronriTaîç TaTtetai (leO* "OpLYipov xatà 8é xiva; xa't (leô* *H(ri'o5ov xal 'Avr^iia^ov.

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