JOURS DES REPRÉSENTATIONS ^55
était confié à rarchonte roi. Plus tard, après Tinstî- tution des Grandes Dionysies, ces concours devinrent rornement principal de la fête nouvelle. On admet com- munément qu'ils furent par là même retranchés des Lé- néennes, et qu'ils n'y reparurent qu'au temps de la guerre du Péloponnèse. Peut-être est-il plus naturel de croire que les concours tragiques des Lénéennes subirent simplement alors une diminution d'importance. Il n'était guère conforme à l'esprit athénien de supprimer un élé- ment d'une fête religieuse : cela eût été de la part de l'État une sorte d'impiété. Mais l'éclat des Grandes Dio- nysies dut engager les poètes à déserter volontairement les Lénéennes; et ainsi l'ancien concours, sans être sup- primé, fut à peu près abandonné pendant quelque temps. Toutefois, à mesure que le nombre des concurrents aug- menta, il dut y avoir encombrement aux Grandes Dio- nysies. Alors, on reflua vers les Lénéennes. Des auteurs nouveaux, (;ui avaient encore à se faire connaître, eurent d'excellentes raisons pour préférer ce concours, d'un accès plus facile. On s'explique ainsi comment Agathon, tout jeuneencore, remporta sa première victoire, en 416, aux fêtes i'hiver et non à celles du printemps K Par suite, les représentations tragiques des Lénéennes reprirent faveur. Plusieurs témoignages permettent d'affirmer qu'elles se maintinrent pendant tout le iv® siècle. Il sem- bfe seulement qu'alors elles furent plus spécialement nservées aux pièces anciennes du répertoire. • Mais la grande fête de la tragédie dans Athènes, au v^ «t au IV® siècle, ce fut incontestablement celle des Diony- îies urbaines (toc Aiovucia rà sv àarei). Instituée probable- ment après les guerres médiques, elle dut son éclat à l'ex- tension de l'hégémonie maritime d'Athènes ^. C'était au printemps qu'on la célébrait, en Elaphébolion (mars),
1. Athénée, V, p. 217 A.
2. Mommsen, Heortologie, p. 60.
�� �