LA POÉSIE MOQUEUSE 655
rir, durant la période alexandrine, une sorte de popula- rité auprès du public lettré.
��A côté de l'élégie, une place doit être réservée, dans l'histoire de la littérature d'alors, à la poésie moqueuse, principalement à Tiambe, mais une très petite place. L'hu- meur satirique en ce temps s'épanche dans la comédie. Au V® siècle, pendant la brillante floraison de la comédie ancienne, les grands railleurs sont Cratinos, Eupolis, Aristophane et leurs rivaux. L'iambe proprement dit ne pouvait alors avoir qu'un bien faible retentissement, en comparaison de ces mordantes satires qui éclataient en plein théâtre auxDionysies et aux Lénéennes. Pourtant il n'était pas entièrement abandonné. Un des poètes de l'ancienne comédie, Hermippos, avait composé deux re- cueils d'iambes, que Ton appelait, d'après leur forme métrique, les Trimètres et les Tétramètres. Les Trimètres sont cités trois foie, mais à propos de détails sans inté- rêt ^ Les Tétramètres ne sont plus représentés pour nous que par quatre vers très altérés, dont deux sont à peine intelligibles, et par quelques mots qui ne le sont plus du tout ^. Toutefois ces débris informes nous laissent encore entrevoir ce qu'était l'œuvre dans son ensemble. Voici les plus signiflcatifs :
« En marchant ainsi, j'arrivai dans la terre des Kylicra- nes 3 ; j*y vis Héraclée, une fort jolie ville, par ma foi ^, ».
Évidemment ces mots sont tirés d'un récit de voyage
1. Scol. Aristoph. Oiseaux, 1150 et Ploutos, 701; Athén. III, 76 B.
2. Bergk, Poet, lyr. gr., II, p. 505.
3. Les Kylicrânes, c'est-à-dire les hommes qui ont un crâne sem- blable à une coupe (Kylix).
4. Athénée, XI, 461 E.
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