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REPRÉSENTATIONS LYRIQUES 629

amples, pour permettre à la mélodie de se déployer ^ Compositeurs en même temps que poètes, ils font de la musique alors même qu'ils semblent faire de la poésie.

Cette transformation du lyrisme s'accomplit dans Athè- nes principalement, parce qu'Athènes est alors le domi- cile privilégié de la poésie. Mais on ne peut pas dire qu'elle s'accomplisse par Athènes. C'est un fait bien re- marquable, que cette ville, si féconde en hommes supé- rieurs, n'ait produit aucun des artistes qui, au v« et au iv" siècle, ont obtenu le premier rang dans les genres lyriques proprement dits ^ Ses grands hommes à elle sont les poètes dramatiques du temps, Eschyle, Sopho- cle, Euripide, Agathon, sans parler des comiques. Les musiciens lui viennent du dehors. Elle les admire passion- nément, elle fait leur réputation, mais elle ne leur sus- cite pas de véritables rivaux dans son sein. Peut-être la faculté pensante fut-elle de bonne heure trop affinée dans rame athénienne pour un art qui ne saurait se pas- ser d'une certaine inconscience : ce qui est très clair et très précis n'est jamais très musical. Quoi qu'il en soit, Athènes accueillit du moins avec la plus grande faveur les artistes étrangers. Durant toute cette période, elle leur fournit par ses fêtes les occasions les plus favorables pour se produire.

Les documents anciens, textes ou inscriptions, nous permettent d'assurer que des représentations lyriques avaient lieu chaque année aux petites Panathénées, aux Dionysies urbaines, aux Lénéennes, aux Thargélies, aux

1. Aristophane, Oiseaux, 4387. Kinésias s'y exprime ainsi:

KpépLaTai (lèv o5v èvTeOOev i^(iâ>v t| xi^^t]* xCûV 6i6upa{&ê(i)v y«P ^à ^apiTcpà y^yvexat àlpia xa\ <xx6tc' àrra xa\ xyavauY^* xal TTTepofiivirjTa* <ry 5è xXuwv £r«T6c ra^a.

Cf. Nuées, 331 et suiv.

2. Plutarque, Gloire des Athéniens, c. 5.

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