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POÈTES DE LA COMÉDIE MOYENNE 597

ments sont à noter : l'un, de 25 vers, sur la vieillesse de la célèbre Laïs, Tautre, de 39 vers, où est racontée plai- samment une prétendue discussion des Platoniciens sur la nature de la citrouille*. Cratinos le jeune, Ophélion, Nausicratès, Euphanès ne sont guère pour nous que de simples noms ; mais il en est autrement d'Alexis, qui mérite d'être distingué de la foule.

Né à Thurium dans la Grande Grèce et plus tard na- turalisé Athénien, Alexis fut Toncle de Ménandre et son maître dans Tart dramatique^. Sa longue vie, qui dépasse cent ans, remplit tout le iv® siècle ^ 11 composa, au dire de Suidas, 24S comédies. Une chose digne d'attention, c'est le très petit nombre de sujets mythologiques trai- tés par lui. On ne peut douter qu'il n'ait été un de ceux qui dégagèrent la comédie de ses incertitudes et lui assi- gnèrent déûnitivement son domaine nouveau. Un grand nombre de ses fragments sont remarquables par la gaieté malicieuse, par l'amusante variété, par la vivacité de l'invention ^. Si sa fantaisie n'a pas l'exubérance de celle de Tancienne comédie, du moins, sous une forme con- tenue, elle est fine et vraiment plaisante. L'éducation d'Héraclès par Linos, dans le court fragment qui nous en reste, est de tout point une jolie scène ^ D'ailleurs, plus de bonne humeur joyeuse que de force ou de péné-

��vective comique contre les principales courtisanes du temps (Fr. 22).

1. Epicratès, fr. 2, 3 et 11.

2. Suidas, "AXeÇiç. Cf. Etienne de Byzance, p. 510.

3. Plutarque, De defectu oraculorum, p, 420 E. On a cru qu'il était encore vivant en 287 av. J.-C, d'après l'allusion du fragm.244, qui se rapporte au mariage de Ptolémée Philadelphe avec sa sœur ; mais ce fragment est considéré aujourd'hui comme ayant été ajouté posté- rieurement à la pièce où il figurait (Voyez Kock, à propos de l'Tiro- êoXi(iaTo; d'Alexis).

4. Voir le fragm. de r'I(To<rra(Tiov (fr. 98) sur les ruses des courti- sanes, le fr. 116 sur les deux sortes de parasites, les fr. 125 et 126 sur la réforme à imposer aux marchands de poisson.

5. Fr. 135.

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