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578 CHAPITRE XII. — ARISTOPHANE

sammcnt les imaginations. Ses railleries allaient droit au but; avec cela, il avait au plus haut degré la grâce qui vient de l'esprit naturel K Mais cette grâce n'énious- sait en rien les traits de la satire ; car un autre critique nous dit qu'il était « puissant par la parole » et qu' « à rimitation de Cratinos il se montrait injurieux et rude^. » Si ses œuvres nous eussent été conservées, nous aurions donc en lui, à côté d'Aristophane, un poète d'un génie presque égal, mais d'une physionomie distincte : aussi spirituel, mais plus âpre, plus préoccupé du but satiri- que, d'une imagination plus forte peut-être et plus grande, mais d une fantaisie moins aimable. Rien n^eut été plus instructif pour l'étude du génie attique que cette compa- raison.

Bien au dessous d'Eupolis, en un rang très honorable encore, se place l'Athénien Phrynichos^ Au dire de Sui- das, il aurait commencé à concourir vers 435. Nous con- naissons de lui une dizaine de pièces par leur titre. Deux seulement doivent être signalées ici. Son Monotropos fut joué en 414 avec les Oiseaux d'Aristophane et n'obtint que le troisième rang. Il y avait représenté une sorte de misanthrope qui fuyait loin de la société des hommes. Cette fuite était-elle l'occasion d'une étude de mœurs, ou simplement le point de départ d'une entreprise merveil- leuse comparable à celle de Pisétaire? Les fragments ne nous l'apprennent pas. En 403, Phrynîchos concourut encore avec Aristophane ; celui-ci fut le premier avec les

��1. Prolégom. Didot, II : E'jttoXi; hï eOqpavtao-TOç (làv eîç 07CEp6oXY)v èort

xatà ta; OTToO'o-eiç* Ta; yàp 6t(Tr,YYi<Teiç pLeyaXa; tûv SpajiaTwv icoteiTat

to(T7tep Se èo-Ttv O^/riXbç, oy-rw xai èur/apt; xa\ uepl xà (rxto(i{jLaTa XJav eC»- (TToxoç. Et plus loin, en parlant d'Aristophane, le même critique dit : OuTS ^apiscc tocirep ô EuuoXcç.

2. Prolégom. Didot, III : reYOvwç Suvaxo; ty) XéÇei xa\ Cn^ûv Kparî- vov TtoXu ye XotSopov xal axatov èiriça^vei. XI : IlixpÔTspov xal alo^p6TC- pov KpaTivou xat EûttôXiôo; p)a(T<prj(iouvTa)v r\ eSei.

3. Suidas, ^puvtxoç 'AÔYjvaîo;.

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