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En somme, ces courtes observations sur la langue d’Aristophane achèvent bien Tidée que nous nous sommes faite de lui. Son art est égal à son génie ; il le sert sans le dominer. Et, ensemble, ils donnent l’impression d’une des imaginations les plus fécondes, les plus libres et les plus gracieuses que Ton puisse citer, associée à l’esprit le plus vif et au sens le plus exquis de la perfection.

VIII

Autour d’Aristophane se groupent un certain nonnbre de poètes qui ont été ses rivaux. Leurs œuvres, aujourd’hui perdues, ressemblaient plus ou moins aux siennes. Eupolis, Phrynichos, Platon, Aristonyme, Amipsias, Archippos, Callias, Hégémon, Lysippe, Lcucon, Métagénès, Aristagoras, Strattis, Théopompe, Alcée, Cantharos, Dioclès, Nicochaiès, Nicophon, Eunicos, Philyllios, Polyzélos, Sannyrion, Démétrios, Apollophane, Képhisodore, Épilycos, Euthyclès, Autocrates, voilà ceux dont les noms sont venus jusqu’à nous. Beaucoup de ces poètes n’eurent, en leur temps même, qu’une très médiocre célébrité. Nous n’avons pas ici à nous occuper d’eux. Trois seulement, Eupolis, Phrynichos et Platon, ont eu assez d’importance personnelle pour que nous n’ayons pas le droit de les confondre dans la foule.

Le plus grand de tous fut l’Athénien Eupolis, fils do Sosipolis, l’un des trois maîtres de la comédie ancienne, presque égal en génie et en réputation à Aristophane avec des dons différents. Aussi précoce que lui, il fit représenter sa première pièce à dix-sept ans, dit-on, en 429 K Pendant près de vingt ans, des succès répétés ne

1. Principaux témoignages sur Eupolis : notice de Suidas, E{>icoXt ; ; Prolégom. Didot, I, II, 111, IV, XI. Gratinos, Aristophane et Eupolis sont constamment cités ensemble et sur le même rang, conformément au canon des critiques alexandrins : Horace, Satires I, IV, 1 ; Quintilien, X, l, Perse, II, 92 ; Lucien, Contre un ignorant, 27.