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COMÉDIES SUBSISTANTES 535

Socrate dans toute sa pièce comme uq chàrlataa et uq impie, qu'à exciter le sentiment moral du public contre Tobjet principal de la comédie.

Les Guêpes (422) ne sont pas seulement une amusante peinture de l'Athénien en proie à la manie de juger. La forte manière d'Aristophane s'y révèle dans la portée po- litique qu'il attribue à cette manie : elle est entretenue par les démagogues, parce qu'elle endort le peuple et qu'elle leur fait à eux une puissance. Voilà pourquoi le vieillard, qui est fou de procès, s'appelle Philocléon,etson fils, qui veut le corriger, Bdélycléon : c'est en raison de leur rôle même qu'ils sont, l'un, ami de Cléon, l'autre, son ennemi. Autour de Philocléon, bourdonne le chœur des guêpes, c'est-à-dire des vieux héliastes, à laiguillon toujours menaçant. Si le juge athénien est passablement ridicule, il est aussi terrible. Toute la pièce tend à dé- montrer que la manie de Philocléon est contraire à son véritable bien. La question est donc posée avec la fran- chise et la netteté qui sont ordinaires alors à Aristophane. Comme auxiliaires dans sa démonstration, il appelle à lui, d'une part, la défiance naturelle des Athéniens à l'é- gard des chefs du peuple, de l'autre, leur goût du bien- être et de la vie facile. La partie forte de la démonstra- tion est celle qui tend à faire voir comment la bonne foi de Philocléon est exploitée par quelques intrigants ; au fond, c'est bien à celle-là aussi que tient Aristophane : il ne veut pas assurément dégoûter le peuple des insti- tutions de Selon ni faire fermer les tribunaux populaires, mais il se propose de faire sentir ce qu'ils peuvent de- venir sous l'influence d'hommes d'État ambitieux et sans scrupules.

La Paix (421) se rattache par la date au même groupe de comédies, mais elle en diffère par l'esprit. Presque plus rien d'agressif. C'est que la cause est gagnée d'a- vance. On tient enfin la paix tant désirée, on va en jouir,

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