SA STRUCTURE 493
aller juger à tout prix, quand ils croient le tenir, voici le chœur des vieillards héliastes qui entre dans l'orchestra, accompagné d'un second chœur, troupe d'enfants qui les guident, la lampe à la main, car le jour ne fait encore que poindre. Les vieillards s'encouragent mutuellement, ils se hâtent ; ils donnent des avis aux enfants, ceux-ci les prennent mal ; brève dispute ; puis les héliastes se demandent ce que fait leur ami Pliilocléon qui ne parait pas, et, pensant qu'il tarde à s'éveiller, ils s'arrêtent de- vant sa maison pour chanter. C'est la première partie de la parodos ; elle est faite d'un dialogue en tétramètres trochaïques, probablement récité d'une allure rapide avec accompagnement de la flûte. Vient le chant proprement dit, une strophe et une antistrophe, sorte d'aubade fan- taisiste et satirique ; ils s'inquiètent de l'absent, ils le croient malade du regret d'avoir vu acquitter un accusé, ils l'encouragent en lui promettant une réconfortante condamnation. A ce chant d'ensemble, qui forme une seconde partie bien distincte, succède un dialogue lyri- que entre les vieillards et les enfants, une querelle en- core, des plaintes mutuelles : les enfants veulent des fl- gues, sinon ils ne conduiront plus leurs pères ; les pères gémissent sur la dureté des temps ; tout le monde finit par s'accorder en criant misère et famine. C'est la troi- sième partie, qui termine la parodos ^ Mais celle-ci se lie sans interruption aux scènes suivantes, entretien de Philocléon et du chœur, arrivée brusque de Bdélycléon, dispute, scènes également mélangées de chants et de récitatifs, très vives, très variées, qui vont à leur tour se raccorder au combat de paroles proprement dit. Ainsi non seulement la parodos est en elle-même une scène des plus animées, mais, de plus, elle donne le ton à une
1. M. Zielinski englobe dans la parodos tout ce qui suit jusqu'à ràytov (317-525). C'est, je crois, donner au mot parodos une exten- sion arbitraire. L'entrée du chœar est terminée au vers 316.
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