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FORME DES REPRÉSENTATIONS 477

sons au personnel dont elle disposait, c'est le chœur qui doit appeler d'abord notre attention.

Formé comme le chœur tragique par un chorègo et à ses frais, instruit comme lui par un maître spécial, con- duit, comme lui encore, par un coryphée, il s'en distin- guait pourtant tout d'abord par le nombre de ses mem- bres. Au lieu de douze ou quinze choreutes, il en comp- tait vingt-quatre*. La raison de cette différence no nous est donnée par aucun témoignage ancien. On a sup- posé, non sans vraisemblance, qu'elle tenait à l'usage fréquent de Tantichorie dans la comédie; le chœur s'y divisait souvent en deux groupes : il ne fallait pas que ces groupes fussent trop petits ^ Toutefois il semble que cet usage même ne se serait pas établi si la constitution du chœur y eût répugné. Peut-être est-il plus simple d'admettre que la différence entre les doux genres re- montait jusqu'à leurs origines et provenait par consé- quent d'un état de choses primitif qui nous est inconnu. Ce qui a été dit de la forme du chœur tragique, du lieu où il se tenait ordinairement, de sa manière de se grou- per est applicable aussi au chœur comique. Les différen- ces précises, s'il y en avait, nous échappent.

La manière dont le chœur récitait ou chantait est su- jette à autant de discussions et en somme presque aussi incertaine pour la comédie que pour la tragédie ^ Toute- fois l'émiettement du rôle choral, qui nous a paru répu-

1. PoUux, IV, 109. Autres textes, A. Mttllor, ouv. rilé, p. 203, note 5. Dans les Oiseaux d'Aristophane (v. 207 et suiv.) les 24 cho- reutes figurent 24 oiseaux différents, qui sont <}num<}ré8 successlvrj- ment, selon la remarque du scoliaste.

2. Zielinski, Die Gliederung der allatlischen Korn^idie, Leipzig, 1885, p. 274.

3. Muff., Vher den Vorirag der (-horiHchen ParLien bei ArixiophanffM, Halle, 1872 ; Arnoldt, Die Chorparlien hei ArinlophaneH xceniHck ttrlall» tert, Leipzig, 1873; Christ, Tkeilunfj den Ckoru im AUiiictuin drarna (Abbandl. d. bayer. Akad., XIV, p. 189 et nuiv). ; VÂaïïnM, ouv, cité» 2« partie.

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