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448 CHAPITRE X. — ORIGINES DE LA COMÉDIE

en juger, il semble que chez lui il y ait eu peut-être plus (le force de pensée, mais moins de grâce naturelle. Çà el là, on le voit abuser de ses moyens. II los laisse trop paraître, et il les répète jusqu'à les faire confondre avec des procédés. Dans sa grandeur incontestable, une per- fection suprême lui manque, celle qui consiste à se dé- fier deTart lui-même, ou à Tidentifier tellemont à la na- ture qu*il se confonde avec elle.

IV

Si gaie que fût parfois la comédie d'Épicharme, ce n'é- tait p^s une comédie populaire à proprement parler. Elle avait de hautes ambitions, et par là mémo clic laissait le champ libre à un autre genre, plus simple, plus rap- proché (lu terre à terre de la réalité commune. Ce fut le mime \ qui nous est malheureusement fort pou connu.

Il eut pour principaux représentants Sophron et Xé- narque.

Le premier semble avoir été un homme d'un ta- lent indiscutable ^. Né à Syracuse, il dut y vivre au milieu du peuple en fin observateur, tout en étant lui-même au dessus de ceux qu'il observait. D'après Suidas, il fut contemporain d'Euripide ^. Ses pièces, intitulées mimes, se divisaient en deux groupes, les mi-

1. Parmi les travaux critiques relatifs à ce sujet, il faut citer sur- tout la thèse de M. Ileitz, Des mimes de Sophron, Strasbourg, 1851 ; l'ouvrage de Fuhr, De mimis Grœcorum, Berlin, 18C0 ; Tarticle de Forster sur Sophron et Platon, Rhein. Muséum^ 1875, p. 316; et enfin l'étude de M. Denis dans son ouvrage sur la comédie grecque.

2. La notice de Suidas est notre unique source biographique, et elle se r«)duit à presque rien. Suidas distingue deux Sophrou, ce qaî paraît être une simple bévue de sa part.

3. Suidas dit (.< contemporain de Xerxès et d*£uripide. » II ost pro- bable que le premier de ces deux noms rappelle simplement qae Sophron naquit, comme Euripide, au temps de la seconde guerre modique vers 480.

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