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428 CUVPITHE X. — ORIGINES DE LA COMÉDIE

ils les récitaient eux-mêmes ou y jouaient lo principal rôlo ; et peut-être, tout en jouant, mèlaient-ils au toxto écrit bien des plaisanteries improvisées. Au reste, c'étaient là des satires de circonstance, sans portée générale et sans suite. Aristote affirme nettement qu'Épicharme lo pre- mier donna dans la comédie l'exemple d'une intrigue et que cette invention passa de Sicile en Attiquc, Jusqu'au V® siècle par conséquent, tout ce qu'on appelle comédie n'était en définitive qu'une série de scènes plus ou moins décousues K La fiction s'y mêlait probablement à la réa- lité; en fait de charges bouffonnes, tout était permis. La réputation faite plus tard par les Athéniens à la comédie mégarienne montre assez combien ces inventions primi- tives leur paraissaient niaises et grossières ^. On com- prend aisément que, dans ces conditions, ce qui put être écrit alors par ces pauvres poètes de campagne ait im- médiatement disparu. Mais il n'est pas impossible que les noms de quelques-uns d'entre eux se soient conservés par tradition; et voilà pourquoi, s'il ne faut pas trop croire à ce qui nous est rapporté à leur sujet, il est peut- être téméraire de n'y voir que des fables.

Le plus célèbre d'entre eux, au dire des anciens, fut Susarion, dont la tradition faisait un inventeur. Il était, dit-on, du bourg de Tripodiscos, en Mégaride, au pied des monts Géraniens. Il se fil connaître vers l'année 570 on-

��1. Didot, Sch. Gr. in Aristoph., Prologom. IX a : Kal ^àp ol êv tç

ii£p\ i^o'Jo-aptcùva — rà Trpoo-wTia àTàxTwç eîo-fjYOV, xal ^éXcoç irjv (tâvcdC tb xaTa<TXEya^6(JLcvov.

2. Suidas» rD.wç (jLeyapjxo? ; Aristophane, Guêpes, 57 et la scolie; Ecphantidès, fr. 2, Kock; Aspasius, commentant Aristote, Éth. àK^ coin. IV, 2: (o;çopTtxol toj'vjv xa\ •j'u^pol SiaêdcXXovTai xa\ Tcopçupifit xp«r {jievot iv TYj 7Tap(5ôfi). Je doute fort que ces derniers mots se rapportent. comme on paraît le croire généralement, à la farce mégarienne, qoi n'avait probablement pas de Tîapoôo;, et encore moins de brillants costumes.

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