Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/438

Cette page n’a pas encore été corrigée

426 CIIAPITRK X. — ORIGINES DE LA COMÉDIE

naissante ; les Mégarions l'affirmaient et Aristote ne le nie pas. Le seœnd, c'est que cette comédie resta confi- née dans les villages et qu'elle garda par conséquent un caractère rustique. Le troisième, c'est qu'elle ne suscita aucun grand poète et qu'elle ne créa pas une forme du- rable; cette dernière conclusion résulte de ce que les Mé- gariens de Sicile pouvaient sans invraisemblance considé- rer leur compatriote Épicbarme comme le père du genre comique, prétention qu'Âristote justifie en un autre pas- sage, comme nous le verrons *. Cela étant posé, les quel- ques renseignements que nous possédons d'ailleurs pren- nent un sens assez net.

A la fin du viT siècle, en 612 avant notre ère, les Mé- gariens se trouvaient sous la domination du tyran Théa- gène, beau-père de l'Athénien Cylon ^ Théagène fut ex- pulsé et la démocratie établie, à une date que Meineke fixe on nsi '\ C'est donc v(Ts ce temps que la comédie dut commencer à prendre l'importance signalée ci-des- sus (f5y)[/.oxpxTia; yfivoaevr,;) ^, Il n'y avait pas encore de grandcis villes à proprement parler en Grèce et particu- lièrement en Mégarid(i^ La masse delà population vivait à la campagne, occupée aux travaux des champs; les fêtes de Bacchus étaient par excellence des fêtes rurales: la comédie mégarionne fut une comédie de paysans. Dans ce petit coin de la Grèce s'agitaient des haines de classes, plus violentes que nulle part ailleurs. Les élégies de Théognis, qui appartiennent à la seconde moitié de ce

1. Arisloto, Poétique» c. 5.

2. Thucydide, I, 120.

3. Plutarque, Quaest. graecac, 18.

4. Il est vrai que la tyrannie fut rétablie quelque temps après at que la démocratie ne triompha définitivement qu'en 488. Mais eU«  avait fait son avènement en uSi, et c'est de cela qu'Arislote semble pailer. La comédie naquit alors et subit ensuite des éclipses, cooiint la démocratie elle-mômc, pour renaitro avec elle.

5. Aristote, Politique, p. 1305, a, 18 Bekker.

�� �