406 CHAPITRE IX. — LE DRAME SATYRIQUE
plus qu'à réparer sa faute par un service éclatant, et il allait arracher Alceste aux mains rapaces de Thanatos, forcé pour la première fois de se dessaisir de sa proie. Dans Sf//eus^ même contraste. Menacé par Eurysthée au début de la pièce, Héraclès, en vrai Gis de Zeus, refusait de s'humilier, et cela avec une énergie indomptable :
« Brûle, consume mes chairs, remplis-toi de mon sang comme d'une noire boisbon. Les astres descendront sous la terre, et la terre s'élèvera à la place de l'air, avant que tu n'obtiennes de moi un seul mot de flatterie *. »
Philon d'Alexandrie admirait avec raison ce langage, fier jusqu'à Théroïsme; et il ajoutait : « Et ce héros si « ferme, ne le voit-on pas, bientôt après, mis en vente « sans qu'il paraisse esclave? il frappe de surprise tous « ceux qui le voient ; on sent, non seulement qu'il est li- « bro, mais qu'il sera le maître de celui qui l'achètera. « Voilà pourquoi Hermès, répondant à l'acheteur, qui « le déprécie, lui dit :
<( Sans valeur, lui ! Mais c'est au contraire ce qu'il y a de mieux; il a belle apparence, il n'est ni bas, ni trop orgueilleux pour un esclave; son extérieur même le révèle, et le bâton qu'il porte témoigne de sa force.... En te voyant, tout le monde a peur ; tu as l'œil plein de feu comme un taureau prêt à se jeter sur un lion. »
« Puis il fait connaître son caractère :
« Ce que je te reproche, c'est que tu gardes le silence comme si tu refusais de te soumettre et comme si tu voulais plutôt commander qu'obéir. »
« Lorsque Syleus s'est décidé à l'acheter et qu'il a été « envoyé aux champs, alors il montre par ses actes sa « nature rebelle à l'esclavage. . Puis, quand Syleus ar-
1. Fragm. 688 Naiick.
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