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« Qu’est-ce que cela ? Quoi ! vos sikinnis sont aussi bruyantes qu’au temps où, dans la milice joyeuse de Bacchios, vous alliez vers la demeure d’Althaea, au chant du barbitos qui animait vos danses voluptueuses. »

Et soudain, tandis qu’il parle ainsi, voici que la bande turbulente s’élance : chevriers lestes et gamins, qui font semblant de courir après des chèvres imaginaires. Leur chant a Tallure bondissante et saccadée qui est aussi celle de leur danse ; des appels gais et moqueurs., des cris, des sifflements même. Du geste, ils menacent le chevreau indocile, qu’on croit voir cabrioler au loin ; et brusquement, au milieu de ces espiègleries, les voilà qui s’attristent sur leur sort, tout en dansant ; affliction de jeunes sauvages pris au piège et parqués, dont il est impossible de ne pas rire :

« Où vas-tu, fille de pères vaillants et de mères fécondes, où donc vas-tu là-bas dans ces rochers ? N’est-ce pas ici que la brise est douce, que l’herbe est épaisse, que Peau vive des sources t’attend dans les auges, près de la grotte où tes chevreaux bêlent après toi? Psytta I Ici donc, pas si loin, ici, sur la pente humide. Ohé ! je vais te lancer cette pierre. Allons, reviens, chèvre aux grandes cornes, reviens à la demeure du pâtre nourricier, du Cyclope rustique. Que le lait coule de tes mamelles gonflées ; viens faire téter tes chevreaux, que tu abandonnes dans leur couche. Ils t’appellent, ces petits dormeurs, ils bêlent après leur mère. Ne peux-tu donc quitter ces pâturages en fleur, où l’herbe est épaisse, pour rentrer au parc qu’abritent les roches de l’Etna? — Ah ! qu’est devenu Bromios ? Où sont les chœurs de Bacchantes dansant avec le thyrse, les tambourins qui sonnent dans la clameur sauvage, la fraîcheur du vin jaillissant auprès des eaux qui s’épanchent, où sont les pas tournoyants des Nymphes ? lacchos, laccbos, voilà le cri que je répète, plein du désir d’Aphrodita ; c’est après elle que je volais, chasseur ardent, avec les Bacchantes aux pieds blancs. cher, cher Bacchios, en quel lieu, dans quelle solitude, secoues-tu ta blonde chevelure ? Moi, ton compagnon, je suis au service du Cyclope, d’un être qui n’a qu’un