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ORIGINES 385

tonnemcnts, et l'on ne pouvait guère trouver du premier coup la manière destinée à prévaloir. Toutefois, entre ces trois formes possibles, la seconde, qui réservait aux saty- res une partie de la tragédie, était évidemment celle qui ré- pondait le mieux aux habitudes anciennes, aux exigences nouvelles et aux nécessités du concours. Eliminer com- plètement les satyres de la tragédie, c'était presque un coup d'état ; leur attribuer immédiatement un domaine tout à fait indépendant, c'était encore rompre, avec une sorte de violence, l'unité de la représentation. D'ailleurs la forme du concours se prétait mal à des essais d'indé- pendance. Une tragédie et un drame satyriquc auraient- ils été opposés équitablement h une tragédie simple? Si ce fait s'est produit, ce qui après tout n'est pas impossi- ble, l'opinion publique n'a pas dû l'encourager. La vraie forme de transition, c'étaitcellc qui, sans détacher complè- tement l'élément satyriquc de la tragédie, lui faisait sa part et l'y enfermait, en lui attribuant un moment déter- miné de la représentation. Ce moment ne pouvait se pla- cer qu^au commencement ou à la fin. Au milieu d'une tra- gédie, les bouffonneries satyriques auraient déplu. Il fal- lait donc en faire ou un acte préliminaire ou un acte final. L'usage classique du v^ siècle nous autorise a croire que, dès la période précédente, cet acte satyriquc fut re- légué à la fin, après le dénouement tragique proprement dit*. Si Ton se reporte à ce qui a été dit précédemment

��1. On a quelquefois pensé le contraire. On s'est appuyé d'abord sur un passage de Mar. Victorinus, II, Il : « Satyricos choros..., quos Grœci elcroSiov ab ingressuchori satyrici appellabant. » Évidem- ment ce texte ne prouve rien relativement à la place de l'acte saly- rique dans la représentation. Le mot £C(j66iov a pu s'appliquer en grec, comme le mot entrée en français, à n'importe quel moment de la représentation. Mais Zénobius> dans le passage cité plus haut, dit : Atà yo^v toOto tou; Sarjpoy; y(rT£pov e6o^£v aÙTOÏ; Trpoeida'ifetv, tva {XYi 8oxà)<riv d7riXavÔav£(r6ai xoO 8£oO. Si le texte est correct, irpoEidafeiv semble indiquer que TectoSiov des satyres avait lieu avant la tragé-

Hist. de la Litt. grecque. — T. III. 25

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