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362 CHAPITRE VIII. — TRAGIQUES DE SECOND RANG

qui certainement a marqué une date dans l'histoire du drame hellénique ^

Ion de Chios, bien que plus célèbre, semble avoir été doué d'un génie moins original ^. Né entre 484 et 481 à Chios,c*étaitun Ionien à l'esprit brillantetfaciio.il séjourna longtemps à Athènes, longtemps aussi à Sparte. Ami de Cimon, dévoué comme lui aux idées aristocratiques, il n'a- vait que peu de sympathie pour Périclès. Quelques frag- ments de ses curieux Mémoires nous le montrent comme un homme d'humeur douce et sociable, qui recherchait les occasions d'entrer on relations avec les grands poè- tes du temps ^ Il rencontra Eschyle aux jeux isthmiques, il vit Sophocle à Chios. Curieux avec intelligence, il sut noter dans leurs entretiens des détails d'un vif intérêt. La philosophie pythagoricienne l'avait attiré, mais il était surtout poète. Également heureux dans le genre lyrique et dans le drame, il fit représenter bon nombre de pièces sur le théâtre d'Athènes et prit part aux concours dithyrambiques de cette ville*. Sa première tragédie y fut jouée entre 452 et 449 ; plus tard, il y fut vainqueur dans un concours dont la date nous est inconnue ; enfm en 429^ quand Euripide donna son Hippolyte couronné. Ion concourut avec lui et avec lophon, et n^obtint que

��1. A propos de la Médéc d'Euripide, il faut renvoyer ici au passage où Athénée (VII, p. 27G A) mentionne une ressemblance entre cette pièce et une certaine YpaiifxaTtxY) Tpaytofita d'un auteur nommé Gallias. Qu'était-ce que cette tragédie ? L'explication d'Athé- née est si peu claire que je n'ose même émettre une conjecture à cet égard. On peut consulter Hermann, Opusc. I, p. 137; Boeckh, De trag. graec. princip,, p. 86 ; Welcker, Kleine Schriften^ 2« partie, p. 311 ; et en dernier lieu un article de lleiize dans le Rheinisches Muséum, t. 31, p. 582. On y trouvera des conjectures absolument divergentes, d*où l'on ne tirera, je le crains, que peu de lumière.

2. Voir sur Ion de Chios une étude récente de M. Allègre, De lone Chio, Paris, 1890.

3. Sur ses œuvres en prose, voir le tome IV du présent ouvrage.

4. Voir plus loin, chap. XIII.

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