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INFLUENCE D'ESCHYLE 359

novations ne furent admises que lentement. Au temps de la guerre du Péloponnèse, Philoclès, le neveu du grand poète, faisait jouer encore une tétralogie à l'ancienne mode, la Pandionide, à laquelle Aristophane fait allusion dans ses Oiseaux ^ Ajoutons qu'on cite parmi ses tra- gédies des pièces tout homériques^ à en juger du moins par les titres : Priam, Pénélope; nouveau trait de ressem- blance entre Eschyle et lui ^Ce même goût se retrouve, deux générations plus tard, chez le petit-fîls de Philoclès, Astydamas, qui, dans son Hector, s'était inspiré direc- tement du VI® livre de VIliade et nécessairement aussi d'autres parties du même poème ^ Indices légers sans doute, mais qui, venant à l'appui d'une opinion probable par elle-même, ne sont peut-être pas sans valeur. Si nous possédions encore toutes les œuvres perdues de ces poètes, ce serait vraiment une chose bien curieuse que de suivre ainsi, pendant plus d'un siècle, la persistance de l'esprit d'Eschyle dans les pièces de ses descendants. Souvent entamée par les influences nouvelles, cette tra- dition domestiqueadû reparaître brusquement à certains jours, en donnant lieu, alors même, à de singuliers com- promis entre l'antique simplicité et les nouveautés à la mode. UAlcméon d'Astydamas par exemple contenait une reconnaissance à la manière d'Euripide^; et tel fragment du même poète atteste qu'en bien des parties de son œuvre, il avait pris également le ton sentencieux et les fines pensées de l'auteur {['Hippolyte^, Quoi qu'on fasse.

��1. Oiseaux, 281-2 et les scolies.

2. Suidas, $tXoxXf,;. Philoclès en outre mit sur la scène le sujôt de Térée déjà traité par Sophocle (Scbol. Aristoph. Oiseaux, 281); on peut donc supposer qu'il essaya d'opposer à la manière sophocléenne celle qui était traditionnelle dans sa famille.

3. Tragic. grœc. fragm. do Nauck, fr. 2 d'Astydamas.

4. Aristote, Poétique, c. 14.

0. Astydamas, fr. 8 djs inœrla, dans Tragic. grxc. f'ragm, de Nauck.

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