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DIVERSITÉS D'ORIGINE 357

tels qu'Âgathon et Critias ; d'autres, moins connus, étaient aussi d'Athènes, tels que Nicomaque, qui fut vainqueur d'Euripide, Diogène, Mélétos, l'accusateur de Socrate *. Mais à ces noms il est aisé d'en opposer plusieurs qui attestent combien le goût du drame s'était répandu promptement dans toute la Grèce. Après Pratinas de Phlionte, citons Tarcadien Aristarque de Tégée, qui semble avoir exercé une certaine influence sur la consti- tution technique de la tragédie, le sîcyonien Néophron, auteur d'une Médée qu'Euripide imita, Ion de Ghios, poète lyrique en même temps que tragique, historien et philosophe à la fois, Teubéen Achéos d'Érétrie, célèbre par ses drames satyriques plus encore que par ses tra- gédies, le mysien Akestor surnommé Sacas, dont s'est moqué Aristophane, le sicilien Denys, tyran de Syracuse, enfin le lycien Théodecte de Phasélis, disciple d'isocrate. Les parties les plus diverses de la Grèce sont repré- sentées dans celte liste, qui serait évidemment bien plus longue et plus variée, si les témoignages ne nous fai- saient défaut. Mais il est remarquable qu'aucun de ces poètes ne semble avoir composé en vue des représen- tations scéniques de son pays : en tout cas, ils sont venus à Athènes chercher les applaudissements d'un public de connaisseurs et le bruit d'une approbation qui seule retentissait au loin. Le génie tragique rayonnait donc d'Athènes sur toute la Grèce, mais ces rayons semblaient se réfléchir aussitôt vers leur point d'origine, et la ville qui par son influence féconde suscitait au loin les poètes les attirait ensuite à elle par une sorte de charme invin- cible.

��1. Suidas, Ntx^piayoç, Atoylviq;, MéXr)Toç. Pour ce dernier, le sco- liaste de Platon (Apologie» p. 18 B) en fait un Thrace, contrairement à l'asserlion de Suidas.

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