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SON ŒUVRE 299

rappelle vivement la dette de reconnaissance qu'Argos a contractée envers Athènes, quand celle-ci protégea les enfants d'Héraclès contre Eurysthée, leur persécuteur. Par le sujet, la pièce présente une certaine ressemblance avec les Suppliantes d'Eschyle. Son défaut capital, c'est l'abus des discours, et, par une conséquence naturelle, la faiblesse des caractères. Euripide paraît l'avoir senti lui-même, et il a cherché à y remédier en quelque me- sure par l'épisode du dévouement héroïque de Macarie, par les dernières scènes du rôle d'Iolaos, neveu d'Hé- raclès, qui veut combattre malgré son grand âge et qui rajeunit pour vaincre, enfin par le rôle de la vieille Alc- niène, qui tremble pour ses petits enfants, qui se réjouit de leur victoire et qui insulte avec passion leur ennemi prisonnier. Malgré ces passages, la pièce manque de sentiments profonds et nouveaux ; elle n'a point de per- sonnage do premier plan qui attire la sympathie du spec- tateur K

La Folie d'Héraclès ('HpxxXyî; [i.aiv6ti.svo;) est de date inconnue. Mal composée, la pièce comprend en fait deux sujets distincts. Dans la première partie, nous voyons la famille d'Héraclès, c'est-à-dire son vieux père Amphi- tryon, sa femme Mégara et ses enfants, menacés de mort par le tyran deThèbes, Lycos, tandis que le héros est des- cendu aux enfers. Ils vont périr, quand il reparaît et met à mort Lycos. Mais à ce moment même la Rage (Lytta), envoyée par Héra, descend dans le palais et trouble son esprit. Égaré, il perce de ses flèches sa femme et ses en- fants, croyant frapper la famille d'Eurysthée, puis il s'endort. A son réveil, un désespoir profond le saisit, quand il voit ce qu'il a fait. Amphitryon et Thésée réus-

1. Protagoniste, lolaos, Eurysthée; deutéragoniste » Démophon, Alc- mène ; tritagoniste, Copreus, Macaria, serviteur, messager. L'insi- i^niifiance du premier rôle dans celte pièce, comme dans plusieurs autres d'Euripide, est toujours uu indice du défaut général de la composition.

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