SON ŒUVRE 295
Oreste ( 'Opldr/iç), 408, a pour sujet le jugement d'Oresle parricide par le peuple d'Argos *. L'invention y est aussi libre, pour ne pas dire aussi fantaisiste, que dans Hélène. Après les belles scènes du début, où nous voyons Oreste, malade, tendrement soigné par sa sœur Electre, où nous assistons émus à son délire, le poète nous transporte bien loin de la tradition. Il nous met sous les yeux, d'une part, les péripéties d'un procès capital dans une démo- cratie, où le caprice du peuple peut tout ; de l'autre, les lâchetés des hommes politiques, personnifiés eu Méné- las, qui tremble devant lui. Il semble donc que de la fic- tion nous passions insensiblement à une image de la réa- lité; ce n'est toutefois que pour revenir à la fiction pure. Car la pièce se termine par Texposé d*un complot, grâce auquel Oreste, Electre et Pylade se rendent maîtres du palais. Là se place l'épisode presque comique des ter- reurs de l'esclave phrygien, qui donne lieu à une mono- die célèbre. Quand les choses sont en pleine confusion, Apollon intervient et arrange tout.
Iphigénie à Aulis ( 'Içiysvgtx r\ £v AùXfôi), 405, est une tragédie d'un caractère tout différent ^. Là ni aventure, ni fantaisie ; mais, en revanche, de belles situations mo- rales et dos sentiments d'un naturel touchant. C'est la légende du sacrifice d'Iphigénie à Aulis qui en forme le fond. En reprenant ce sujet déjà traité par Eschyle, Eu- ripide a su le faire sien par l'invention des péripéties et le jeu des sentiments qui en résulte. Au début, les hési- tations douloureuses d'Agamemnon, sa dispute avec Mé- nélas et le revirement de celui-ci; puis l'arrivée d'Iphi- génie, l'entrevue émouvante de la jeune fille et de son père, la révélation du secret, la démarche deClytemnes-
1. Protagoniste, Oreste; deut&ragoniste, Éleclre, Ménélas, messager, phrygien ; tritagoniste, Hélène, Tyndare, Pylade, Hermione.
2. Protagoniste, Agamemnon, Achille ; deutéragoniste , vieillard, iphigénie, messager; tritagoniste^ Ménélas, Clytemnestre.
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