L'ATTIGISME 15
somme, plutôt que Tiaterprétation religieuse des vieux mythes et de la légende locale. Il y a là une tendance très remarquable. L'atticisme de ce temps se dépouille de plus en plus de ce qu'il avait de particulier et se transforme ainsi en un hellénisme qui tend à devenir universel.
��IV
Il résulte de tout ce qui précède que Tatticisme, loin d'être toujours identique à lui-même, fut en réalité un groupe de qualités variables, dans lequel ont prédominé, selon les temps, des éléments divers. Il est autre chez Eschyle que chez Sophocle, autre chez Sophocle que chez Euripide, autre chez Euripide que chez Platon, Démos- thène ou Ménandre. En tant que ces variations ont affecté la société athénienne tout entière, nous avons cherché à en donner d'avance une idée générale. Il faudra mainte- nant, à mesure que l'occasion s'en présentera, les étudier en ce qu'elles ont eu d'individuel, à propos de chacun des grands écrivains dont nous aurons à parler.
Mais de ces qualités diverses, Topinion de la posté- rité a dégagé peu à peu un atticisme abstrait, au sujet duquel il importe de s'expliquer. A distance, les particu- larités s'effacent et les ressemblances générales s'accu- sent. Ce qu'on nomme communément atticisme, c'est donc un petit nombre seulement des qualités attiques, celles qui ont le moins changé durant les deux siècles de la préé- minence athénienne et qui par conséquent se retrouvent plus ou moins chez tous les auteurs de ce temps.
Dans cette sorte de synthèse idéale, la simplicité, la précision élégante, la délicatesse, l'enjouement, l'ironie pénétrante et légère se réunissent pour former ensemble un type exquis. En réalité, ce serait faire tort à Athènes que d'y voir son image complète. Cette façon de compren-
�� �