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en 1518. Mais il faut mentionner surtout l’édition de Robortellus, Venise, 1552. Cette collection a été augmentée peu à peu et pourrait l’être encore, s’il y avait quelque profit à en espérer. Mais, de nos jours, on a compris que la plupart des scolies byzantines sont un véritable fatras, dont il n’y a rien à tirer. Dindorf, dans son édition, a donné l’exemple de mettre à part les scolies du Mediceus, et il a eu le mérite d’en faire ressortir l’immense supériorité. Depuis lors, elles ont été publiées de nouveau, après une révision attentive, par Wecklein, dans son édition d’Eschyle. Ces scolies sont manifestement dérivées des commentaires des Alexandrins. Elles sont courtes et instructives. Leur brièveté même prouve qu’elles doivent être considérées comme un abrégé d’une annotation plus complète, aujourd’hui perdue.

Parmi les scolies byzantines, signalons seulement le groupe des scolies métriques (περὶ μέτρων), attribuées à Démétrius Triclinius.

Éditions. L’édition princeps d’Eschyle parut en 1518, à Venise, chez les Aldes (Æschyli tragœdiæ sex). Établie d’après une copie du Mediceus, elle réunissait en une seule tragédie l’Agamemnon et les Choéphores, en raison des lacunes du manuscrit ; il n’y avait donc que six pièces au lieu de sept. — Cette erreur fut corrigée seulement en 1557, dans l’édition publiée à Paris par Pierre Vettori et H. Estienne. — Les premières améliorations sérieuses du texte sont dues surtout à Canter (Anvers, 1580), suivi de près par Stanley (Londres, 1663), et à Schütz (Halle, 1782-94 ; rééditions, 1799-1807 et 1809-1822). Mais c’est en notre siècle que le texte du grand poète a été corrigé avec méthode et hardiesse à la fois. Il faut citer l’édition de Wellauer (Leipzig, 1823-1830), celle d’Ahrens (Bibl. Didot, Paris, 1842), et tout particulièrement celles de Dindorf (Æschyli tragœdiæ superstites et deperditarum fragmenta, cum annotationibus et scholiis græcis, Oxford, 1841-1851 ; et Poetæ scenici græci, 1re éd. Leipzig, 1830 ; 5e éd. Londres, 1869) ; puis les deux éditions de M. Weil, la première (Giessen, 1858-67) remarquable par d’heureuses conjectures, et aussi par l’élégante concision des notes ; la seconde (Teubner, 1884) contenant une préface relative aux manuscrits d’Eschyle ; celle de Merkel (Oxford, 1871) ; et enfin celle de Wecklein (2 vol., Berlin, 1885), fondée sur une révision très attentive du Mediceus ; cette dernière édition contient les scolies du Mediceus, et un appareil critique fort complet (dans le t. II), où sont notées à peu près