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��DIALOGUE ET RÉCITS 1,51

De même d'ailleurs que le rythme du dialogue, sa structure intime dénote bien plutôt Tinfluence directe du lyrisme que celle de l'épopée.

Nous avons dit plus haut comment les scènes dialo- guées, dans la tragédie grecque, se divisaient naturelle- ment, par le mélange du chant, par le changement du rythme, par le groupement des vers, en un certain nom- bre de phases distinctes, qui forment comme autant de moments dramatiques. Dans la succession de ces moments, Tallure du dialogue s'accélérait ou se ralen- tissait. De là des variations de mouvement analogues à celles dont usent les musiciens . Ces variations se retrouvent aussi chez les modernes, car elles sont dans la nature même. Mais chez les Grecs, elles ont toujours été assujetties, — bien qu'à divers degrés, selon les temps, — à une ordonnance plus ou moins régulière, qu'on peut comparer à une sorte de rythme. Les mor- ceaux étendus (priaeiç), ceux que nous appelons tirades, marquent les moments où les esprits se possèdent assez pour rassembler et développer leurs idées ; ce qui n'im- plique d'ailleurs en aucune façon que la passion en eux ne soit pas ardente alors même : elle est seulement dans sa période d'épanchement continu. Autour de ces p7)G8i; se groupent des parties de dialogues plus découpées; les unes qui les préparent, les autres qui les suivent et en font, pour ainsi dire, jaillir tout ce qu'elles contiennent de souffrances, de colères, de contradictions. Là se pres- sent les questions inquiètes, les réflexions rapides, sou- vent les disputes ou les invectives. La passion y a quelque chose de brusque, de violent, d'irrésistible. Le type le plus caractérisé de ces parties d'entretiens, c'est ce qu'on nommQ stichomythie (aripjJLuOia) : forme de dia- logue singulièrement frappante, tout à fait comparable à un assaut d'armes, puisque le vers y répond au vers, comme une riposte instantanée répond à une attaque.

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