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��LES PARTIES DU DRA.ME 109
se développèrent en Grèce, on prit plus de plaisir aux exposés de motifs, aux discussions, aux attaques et aux ripostes. L'importance du dialogue s'en accrut d'autant et celle du lyrisme diminua. A la fin, le rapport primitif se trouva entièrement renversé. Mais, jusqu'au dernier jour, des traces manifestes de l'ancien état de choses subsistèrent, non seulement par la persistance des ^Ijggttçs, mais aussi, comme nous le verrons plus loin, par une manière originale de comprendre la progression de l'intérêt. En outre, cette conception fondamentale de l'action fut pour beaucoup dans la simplicité dont elle no se départit jamais. Le lyrisme, qui la dominait à ses débuts, l'y avait assuji^ttie et accoutumée. Même quand elle se fut afl^OLpclyç presque entièrement de sa loi, elle garda toujours l'empreinte de la première habitude.
De là sortit naturellement la distinction des parties composantes de la tragédie K
Le prologue, selon la définition d'Aristote, est la par- tie de la tragédie qui précède l'entrée du chœur-. Il sem- ble par suite qu'il ait dû manquer à la tragédie primitive où le chœur était presque tout. Et, en fait, deux des piè- ces d'Eschyle, vraisemblablement les plus anciennes de celles qui subsistent, les Suppliayiies et les Perses, n'ont point de prologue : c'est le chœur qui paraît d'abord et qui en expose le sujet. Cette exposition nécessaire est alors faite en vers anapestiques, probablement récités par le coryphée. Peut-être faut-il voir là le type du pro- logue primitif. En tout cas, cette manière fut abandonnée de bonne heure. Elle off'rait des inconvénients évidents.
��1. On trouvera un des meilleurs exposés de cette question dans R. Westphal, Prolegomena zu uEschylus TragÔdien (Leipzig, 1869). Voir particulièrement le premier chapitre intitulé Die Gliederung der ASschyleischen TragMie.
2. Poétique^ C. 12 : "Effti ôà upôXoyoç (jlsv (lépoç ôXov TpaY(;>ûta; xb irpb ^opoO napoSou.
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