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aulédiques, c’est-à-dire accompagnés par la flûte. Les plus vieux étaient attribués à Clonas K On s’accordait à le considérer comme postérieur de peu d’années à Terpandre. Suivant les uns, il était de Tégée, en Arcadie; suivant les autres, de Thèbes. L’Ârcadie et la Béotie étaient les deux parties de la Grèce où l'art de la flûte était le plus cultivé. Il était naturel que l’inventeur de l’aulédique fût rattaché à lun ou à l’autre de ces deux pays. Quant à la date de sa naissance, il était également naturel qu’on le supposât un peu plus jeune que Terpandre et qu’Olympos ^. Son rôle, en efTet, était un rôle de combinaison et d’application : ce qu’il avait imaginé, c’était d’accompagner avec la flûte enrichie par Olympos un chant analogue à ceux que Terpandre soutenait du son de la cithare. D’autre part, on ne pouvait le supposer beaucoup plus récent, car il fallait (nous y reviendrons) qu’il fût antérieur aux origines de l’élégie.

On attribuait quelquefois h Clonas un nome aulédique appelé le «Nomeà trois airs », XpiiteX-nç v6ii4>;, et formé de trois parties dont l’une était, dit-on, composée dans le mode dorien, la seconde dans le mode phrygien, la troisième dans le mode lydien ’. Il est vrai que d’autres auteurs donnaient cette œuvre à Sakadas, et qu’elle n’était peut-être ni de l’un ni de l’autre ^ — Avec l’invention du nome aulédique, on attribuait à Clonas celle des chants de procession appelés icp^oSta. Ces chants étaient en hexamètres ou en distiques élégiaques. — 11 est évident que la Grèce avait dû avoir de tout temps des chants accompagnés du jeu de la ûûte et des processions religieu-

1. Plut., De Mus.^ c. 5.

2. Je considère ici Olympos non comme l’auteur des nomes aulétiques mis sous son nom, mais comme la personnification de la musique asiatique du viii« siàcle.

3. Vint, De Mus., c. 8 (fin).

4. Voir plus bas, à propos de Sakadas.