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78 CHAPITRE II. — NOME ANCIEN

des modes musicaux, comme compositeur aussi, qu'il avait été novateur et vraiment grand. Cependant ses vers mêmes, quand il consentait à ne pas les emprunter sim- plement aux poètes épiques ses prédécesseurs, ne man- quaient pas non plus de force et de beauté. On le com- paraît comme poète à Homère ^ Il avait quelque chose de la grandeur et de la simplicité homériques, mais avec plus de gravité religieuse. En musique, on le comparait à Orphée ^, et l'on attribuait parfois quelques-unes de ses mélodies à Philammon ^ c'est-à-dire qu'on aimait à recoimaitre en lui un interprète de la pure tradition grecque ; de même, dans sa poésie, on retrouvait un fidèle écho de la vieille épopée nationale, auquel s'ajou- tait un accent personnel plus sobre encore et plus mâle. Les vers qui nous restent confirment ces indications. Dans les trois fragments spondaïques, celte suite de mots si simples, avec leur précision liturgique, avec leurs longues accumulées, avec leur rythme lent et so- lennel, donne l'impression d'un art vraiment religieux. Ailleurs, les deux hexamètres sur Lacédémone, dans leur énergique précision, rappellent les saines traditions de Tépopée et font déjà pressentir Télégie ^. — Le dialecte de Terpandre semble avoir été pour le fond assez sem- blable à celui d'Homère, avec un mélange de formes do- riennes dans les mètres autres que le vers épique.

On citait dans l'antiquité un certain nombre de citha- rèdes lesbiens qui se rattachaient à Terpandre et qui lui formaient comme une école : en première ligne ce Képion dont le nom était devenu celui même d'une composition de Terpandre; puis, après une série d'autres artistes

��i. Plut., De Mus,, c. 5.

2. Id. ibid.

3. Id. ibid, (fin).

4. Pragm. r> : *Ev0' aî^pta te viwv O⻣t xai (tuera Xtyeia — xal fitxa tvpvâfvia xaXciiv êntxdppoôoç IpytAV.

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