Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/77

Cette page n’a pas encore été corrigée

ÉCOLE D'OLYMPOS 65

des échangées intellectuels qui se faisaient alors entre la Grâce et l'Orient. Plusieurs de ces artistes portent des noms orientaux; ce sont des Asiatiques, probablement des Phrygiens; mais ils sont hellénisés, et prêtent leur concours aux fêtes des Grecs. A côté de ces musiciens presque inconnus, deux ou trois autres ont une notoriété un peu supérieure : c'est d*abord Cratàs, qui disputait à Olympos rhonneur d'avoir composé le IloXuxéf a^; vo(uk * ; puisHiérax, auteur d'un prélude célèbre pour le pentathle, appelé 'EvSpojiiYi ^ ; enfin Anthippos, à qui certaines tradi- tions attribuaient l'invention du mode Ivdien '. Aucun de ces personnages, cependant, n'a exercé sur le déve- loppement du lyrisme une influence appréciable ; ils n'ap- partiennent donc pas à Thistoire littéraire.

On voit le peu d'informations précises que nous pos- sédons sur le mouvement musical dont l'Asie Mineure fut le théâtre au viu^ siècle. En somme, beaucoup d'hy- pothèses, beaucoup de constructions conjecturales (et cela dès l'antiquité), mais peu de faits bien établis. Heu- reusement, cela ne saurait obscurcir deux ou trois points tout à fait essentiels qu'on peut résumer ainsi : tandis que la Grèce continenbale restait fidèle à l'usage de la ci- thare homérique, l'Asie Mineure ionienne se laissait ga- gner peu à peu aux influences musicales de la Lydie et de la Phrygie; la pectis aux cordes nombreuses, la flûte de buis, de nouveaux modes, de nouveaux genres, de nouveaux rythmes y acquéraient droit de cité; par la comparaison même avec Tétranger, le génie national prenait plus nettement conscience de lui-même ; on sut certainement mieux ce qu'était au juste le mode dorien quand on connut le phrygien et le lydien ; bref, un dé- veloppement musical considérable se produisait. Comment

1. Plut., De Mus., c. 7.

2. Id. ibid., c. 26.

3. Id. ibid., c. 15.

UUt. da U Liti. grecque. ~ T. II. 5

�� �