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64 CHAPITRE II, — NOME ANCIEN

aient exécuté devant les autels des dieux grecs, même avant Terpandre, des compositions musicales conformes par leur structure générale aux vieux nomes helléniques. Mais on peut croire aussi (et peut-être avec plus de vrai- semblance) que c'est le grand succès des nomes citharé- diques de Terpandre qui suscita les nomes pour la flûte, d'abord les nomes aulédiques, c'est-à-dire pour flûte et chant, et seulement ensuite (selon l'ordre le plus naturel) les nomes aulétiques, c'est-à-dire pour flûte seule. En ce cas, ce n'est pas dans les nomes dits d'Olympos, mais dans des airs de flûte plus anciens, et de bonne heure ou- bliés, qu'il faudrait chercher la source première de l'influence exercée sur Lesbos par la musique de l' Asie- Mineure. En d'autres termes, il y aurait à distinguer, dans l'ensemble confus des œuvres attribuées à 01ympos,doux choses en réalité fort différentes : d'une part, un dévelop- pement général de la flûte qui put être très ancien en Asie; de l'autre, des compositions spéciales du genre des nomes, qui seraient postérieures à Terpandre et à Clonas même, el qui n'auraient été considérées comme plus an- ciennes qu'en raison d'une confusion établie avec la première sorte d'oeuvres *•

Olympos avait formé, dit-on, des disciples. Nous n'a- vons pas à nous y arrêter. Quelques-uns paraissent avoir été plutôt des exécutants que des compositeurs : tels sont Saulas, Adon, Télos-, Kion, Kodalos, Babys^ Nicophé- lès de Thèbes *. La seule chose à noter à leur sujet, c'est la manière dont leurs noms mêmes portent témoignage

1. La division tripartite des nomes dits d'OIympos (à supposer qu'elle fût certaine) ne prouverait pas leur antériorité, quoi qu'on en dise ; car Sakadas aussi adopta une division plus simple que celle de Terpandre, ce que justifiait sans doute Tusa^ire de la flûte sans paroles.

2. Alcman, frapfm. 112.

3. Hipponax, fragm. 97.

4. Pollux, IV, 71.

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