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5i CHAPITRE II. — NOME ANCIEN

vieux hymnes liturgiques d où Tépopée devait sortir s'appelaient probable: nent déjà des nomes. L*avénemcnt do la poésie épique ne fit pas disparaître le nome, mais, pendant plusieurs siècles, il en fut comme éclipsé. L'é- popée, franchement narrative, n*avait pas besoin d*un accompagnement musical développé. L'antique cithare achéenno, avec ses quatre cordes, lui suffit longtemps, jusqu'au jour où le poète s'affranchit tout à fait de la musique et osa demander h la seule récitation de faire valoir ses vers. Le nome, au contraire, par sa nature lyrique, restait commeenchainé à la cithare. Il subissait donc les conséquences de la faiblesse de celle-ci, et ne pouvait arriver à un entier épanouissement que par une réforme de la cithare elle-même et un progrès musical décisif. Jusque-là il devait rester gauche et raide, inca- pable de donner l'essor aux principes de lyrisme qu'il recelait.

Nul doute que le nome immédialement antérieur à Terpandre ne fût resté assez semblable aux chants semi-lyriquos et semi-épiques dont l'épopée élait sortie. Il avait la même espèce de vers, l'hexamètre dactyli- que, alors encore prédominante dans tous les genres solennels (comme on le voit par le fragment d'Eu- mélos cité plus haut) ; et, tout en donnant peut-être au récit un peu plus de place en raison des exemples de l'épopée, il devait avoir gardé les vieilles formules d'in- vocation et de prière. Ce n'est pas qu'une certaine am- pleur lui fît défaut. Selon toute apparence, le nome le plus ancien se divisait en plusieurs parties : Terpandre en accrut le nombre, mais ne créa pas cette division de toutes pièces. Ces parties, appelées probablement àp^^)) ô^açaXoç, cçpayiç *, devaient correspondre au dévelop-

��1. Ce sont là en effet les noms des trois parties fODdamentales dans la septuple division de Terpandre.

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