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DÉFINITION ^3

nomo serait donc, au point de vue étymologique, un « air », et, dans un sens plus restreint, un air religieux. En fait, c'est un hymne liturgique exécuté par un soliste en Thonneur d'un dieu K Quel dieu? Suivant Proclus, ce dieu était spécialement Apollon. Comme le nome a sur- tout fleuri en pays dorien, et qu'Apollon était le dieu dorien par excellence, il est possible qu'en effet les no- mes fussent surtout des compositions apolliniennes. Mais cette affirmation n'a peut être pas d'autre fonde- ment que l'étymologie ridicule tirée du nom d'Apollon Noaio;, et, en fait, nous voyons que, dès le commence- ment do la littérature lyrique, on fit des nomes en l'hon- neur de Zeus, d'Ares ou d'Athéné aussi bien que d'Apol- lon.

L'origine du nome est évidemment fort ancienne. Les Grecs attribuaient certains de leurs nomes à Philammon*: c'est-à-dire que l'invention de ce genre de poésie se con- fondait à leurs yeux avec les origines mythiques de leur civilisation et de leur art. Le mot apparaît pour la pre- mière fois dans l'hymne à Apollon Délien ^ Mais les

��musical », ou de rallemand weise, « manière d'être o et « air de musique ». (Comparez en français les divers sens du mot air. Mais yh\LO(; prétait aux jeux de mots, et le vrai sens a été vite oublié ou méconnu. — Le mot v6{io;, dans AIcman, fr. 67, Pindare, Ném. V, 46, Téiestes, cité par Athénée, XI V, 617 B, se traduirait mieux par air que par toute autre expression. II a gardé le même sens dans Thu- cydide. V, 69 (tcoXe^iixoI viptoi) et dans Xénophon, Anab, V, 4, 17. Suidas lui-même l'interprète : Tp6«o; ttî; pieXwîta;.

1. Le nome ne devint choral que beaucoup plus tard, au v« siè- cle : voftouç TcpûToç (mss. itptoTovç) Y^aev âv x^P^ ^^^ xiOapa Ti(i66eoc. Clem. Strom, I, 308.

î. Plut. De Mus., c. 5. Cf. Suidas, v. Tépwavîpoç.

3. Au V. 20 : TlavTyiYap toi, <1»oî6£. v6|ioç peSXi^aTat wîfj;, suivant les msR. Le texte est fort altéré. T^a correction la plus vraisemblable est v4|ioi p-6Xr,aT* oLfiKhi^;^ {uhiquf* tihif Phœ.be, modi jaciehnnlur cantilenœ). Les éditeurs considèrent avec raison ce vers et les suivants comme-, résultant d'une interpolation : c'est une citation mal à propos intro- duite dans le texte, mais une citation probablement fort ancienne.

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