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RÉSULTATS OBTENUS 599

— Sur plus d'un point, à coup sûr, il a dépassé ses pré- décesseurs. Il D*est pas possible que ses longs voyages aient été sans fruit pour la connaissance de la terre ha- bitée. Beaucoup d'autres Grecs, sans doute, l'avaient précédé soit à Éléphantine, soit surtout à Babylone; mais Hérodote raconta ce qu'il avait vu, et le raconta de telle manière que tout le monde désira le lire. Ce qui la fait surtout accuser d*étro inférieur h ses devanciers, les Ioniens, pour la connaissance de la géographie, c*est son opinion sur les sources du Danube et sur les iles Cassi- térides. Il ne croit pas que celles-ci existent, parce qu'il n*a vu personne qui les ait visitées *; et quant au Da- nube ("IçTpo;), il en met la source près de la ville de Py- rène, chez les Celles 2, tandis qu'Eschyle ^ et Pindare * le faisaient venir des monts Ripées et du pays des Hy- pcrboréens, ce qui peut sembler plus exacte quoique as- sez vague, on doit l'avouer. Sur l'existence des îles Cas- sitérides, à vrai dire, Hérodote n'est coupable que de trop de prudence. Les traditions existantes étaient certaine- ment peu précises. Il fait preuve d'esprit scientifique en constatant ce défaut de précision et en refusant de tenir l'opinion courante pour démontrée. Quand il rejette, d'autre part, l'opinion admise par Eschyle et Pindare sur les sources du Danube, c'est encore par un louable es- prit de défiance à l'égard des traditions mythologiques; car les Hyperboréens étaient un peuple mythique, et les

Danube chez Hérodote (Revue Archéologique, 1888). — Voir aussi, dans la Revue critique du 23 juillet 1888, l'article de M. A. Hauvetle sur lo livre de M. H. Berger. i, m, 115.

2. II, 33. Cf. IV, 49, où 11 dit que l'Istros reçoit comme affluents les fleuves Alpis et Carpis : on retrouve dans ces deux noms, sem- ble-t-il, un écho de ceux des Alpes et des Carpathes, de mômo que la ville de Pyréne rappelle les Pyrénées.

3. Schol. Apollon. RhoL, IV, 28i.

4. Olf/mp. m, 11-17.

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