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et en terre. La conception nouvelle était évidemment plus profonde à la fois et plus féconde.

Diogène Laërce parle de la simplicité de son langage, emprunté au pur dialecte ionien K II est donc probable qu’il avait su, mieux qu’Anaximaodre, s’affranchir de l'imitation inconsciente des poêyes. Mais nous en sommes réduits sur ce point à croire Diogène sur parole; il ne nous reste plus une ligne du Ilepi (pu<7io; d’Anaximène.

En même temps que l’école de Milet développait ses systèmes naturalistes, un Ionien de Samos, Pythagore, ouvrait à la philosophie une autre voie. 11 résulte des témoignages les plus dignes de foi que Pythagore n’avait laissé aucun écrit. Mais sa doctrine, comme celle de Thalès, a exercé sur la pensée grecque une action si décisive qu’il est impossible de n’en pas rappeler les principaux traits. Elle est d’ailleurs mal connue dans les détails. Le Pythagorisme, comme rOrphisme, a prolongé sa vie à travers les âges en se transformant peu h peu. Le système primitif s’est surchargé d’une frondaison touffue d’idées récentes. En outre, le chef de l’école est devenu un personnage légendaire ; sa biographie s’est obscurcie comme sa doctrine. Pour ressaisir, sous cette végétation parasite, la personne et la vraie pensée du fondateur, il faut s’attacher uniquement aux informations les plus anciennes et sacrifier le reste.

Pythagore naquit à Samos ^ Son père (mentionné déjà par Heraclite) s’appelait Mnésarque. Les indications relatives à sa date de la naissance et à la durée de sa vie sont

1. DiOgèno Laërce, II, 3 : KéxpriTat ts YXwaari *Iaôi àirXr; xal aTcs-

2. Biographies par Diogène Laërce (VIII. 1-50). et surtout par Porphyre et par Jamblique. Ces dernières ont été publiées par Wostermanii et Boissonade à la suite du Diogène Laërce de Gobel (Biblioth. Didol).