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456 CHAPITRE VIII. — ORACLES ET MYSTÈRES

tours, gardiens de riches trésors, et enOn, à l'extrémité du monde, les Hyperboréens proprement dits, peuple juste et pieux, riche et redoutable, particulièrement cher à Apollon. On reconnaît là Tun des modèles qui ont dû inspirer Pindare dans ses récits sur les Hyperbo- réens ^ Aristée de Proconnèse, en somme, se rattache plutôt à l'inspiration Àpollinienne de Delphes qu'à celle des mystères proprement dits; mais les deux sortes d'inspiration se ressemblent alors en plusieurs points : des deux côtés, il y a le même goût du mer- veilleux, le même attrait vers l'inconnu, la même promptitude à accepter les légendes et les miracles. Quelques vers du poème des Arimaspes nous ont été conservés textuellement. L'autour dix Traité du Sublime^ qui en cite un passage ^, trouve ce merveilleux fantasti- que assez ridicule. Nous serons sans peine de son avis. Quant au mérite de la forme, les anciens n'en parlent pas. Il est probable que c'est surtout pour l'étrangeté des récits, pour la nouveauté des descriptions, qu'on lisait le poème; on ne s'occupait guère du talent poétique de l'auteur, simple continuation de la tradition épique, sans originalité ni éclat; mais on était charmé de le suivre par l'imagination dans ces pays mystérieux du nord, qu'on croyait mieux connaître après l'avoir lu.

��IV

��Il est temps de conclure sur toute cette production poético-religieuse. Malgré la rareté des débris vraiment anciens qui sont arrivés jusqu'à nous, on voit sans peine que cette littérature a été considérable par le nom-

��1. Olymp, III, 16; Pyth, X, 30; fragm. 257 (Slrabon, XV, p. 711).

2. Sublime, X, 4.

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