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34 CHAPITRE 1". — ORIGINES DU LYRISME

Aussi les appelail-on quelquefois pieds composés. Mais on les appelait plus souvent membres (xùXa), parce qu'ils entraient à leur tour dans la formation de certains groupes supérieurs dont ils étaient comme les parties intégrantes. Le membre joue un rôle considérable dans la poésie grecque. Ce n'est pas seulement par sa consti- tution rythmique, c'est-à-dire par la prédominance d'un temps fort : c'est aussi parce qu*il est, au point de vue de la mélodie et do la danse, un des facteurs essentiels de la phrase musicale et de l'évolution orchestique. Il est la véritable unité de ces groupes supérieurs.

Au-dessus du xûXov, il ne faut plus chercher de grou- pes rythmiques à proprement parler, c'est-à-dire de groupes dont l'unité consiste, soit essentiellement, soit en partie, dans la prédominance d'un temps fort sur un temps faible. Il n'y a plus que des groupes poétiques, mélodiques ou orchestiques. En d'autres termes, c*estle développement de la pensée poétique ou musicale, c'est rharmonie des pas et des mouvements qui associe les membres les uns aux autres et qui les groupe en des uni- tés plus vastes.

Les combinaisons qui président à ces arrangements sont très diverses. Il n'est pas nécessaire de les énumé- rer complètement, mais il est utile d'en bien saisir le principe.

La combinaison la plus simple consistait évidemment à réunir ensemble deux membres seulement, et deux membres à peu près semblables. Cette combinaison s'appelle proprement un vers * . C'est celle qui devait se présenter la première à l'esprit des Grecs. Aussi la voyons-nous réalisée dans la plus ancieime forme de poésie que les Grecs aient pratiquée, dans l'épopée. Le

i. Méipov ou (jn/o;. Mar. Victor., 2514 : « Cola duo quibus omnis versus constat. » Lo mot (jLÉrpov n'a cependant pas toujours ce sens rigoureux.

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