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GHRESMOLOGUES 439

renvironnent) et véritable chresmologue au sens le plus précis (lu mot K La tradition le faisait naître & Gnossos, en Crète. Quelques-uns lui donnaient pour mère une nymphe. Les nymphes, d'ailleurs, le nourrirent toute sa vie d'une substance merveilleuse qu'il tenait enfermée dans le pied d'un bœuf. Il dormit de longues années dans une grotte, puis se mit à prophétiser. Sa vie dura, selon les uns, cent cinquante-sept ans; selon les autres, deux cent quatre-vingt-dix-huit ans. Il en est d'Épiménide comme de Pythagore : il a été presque aussitôt trans- formé par la crédulité populaire en une sorte de dieu ou de héros. Quoi qu'il en soit, il y a dans sa vie un fait dont on ne peut douter, et qui le rattache à la réalité histo- , rique : c'est sa venue à Athènes au temps de Selon; il y fut appelé, dit-on, sur la recommandation de l'oracle de Delphes, pour puriGer la ville, inquiète du meurtre de Gylon. Épiménide a donc vécu dans la première moitié du VI® siècle *. — On lui attribuait une foule d'ouvrages, évidemment apocryphes pour la plupart : une Théogonie en vers hexamètres, une épopée sur les Argonautes, une autre sur Minos et Rhadamanthe. On lui prêtait jus- qu'à des ouvrages en prose, et notamment un Traite sur la consiiiution de la Crète ! Avec cela (ce qui nous ramène

��i. Sur Épiménide» cf. la biof^raphio de Diogône Laërce, I, 109 et Buiv., et la notice de Suidas, v. 'E?ci|iev{$T];.

2. C'est ce qui est absolument confirmé par ce fait qu'au temps de Xénophane, qui ne peut avoir écrit plus tard que la seconde moitié du VI" siècle, Épiménide était déjà mort et déjà légendaire (Diogène Laërce, I, 111). (Cependant Platon {Lois, p. 6iâ, D) dit qu*Épimonide vint à Athènes dix ans avant les guerres modiques. Cette affirma- tion est difficile à expliquer. Quelques-uns imaginent un second Épi- ménide : c'est là un remède désespéré. D'autres supposent qu'il s'a- git là d'un vieil oracle d'Épimcnide remis en lumière au temps des guerres médiques : mais le texte do Platon dit tout autre chose. Le plus simple est peut-être de supposer que Platon, au moment où il écrivait ce passage des Lois, a confondu le nom d'Épiménide avec quelque autre.

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