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RYTHMES ET MÈTRES 33

péons, les rythmes iambiques tenaient une place moyenne. Par Tinégale durée de leurs deux lemps, ils participaient aucaraclèro tumultueux du péon; mais par la siniplicité ncllc et frappante du rapport qui existait entre ces deux temps inégaux, ils empruntaient au genre dactylique un peu de sa fermeté et de son équilibre.

Dans chaque genre d'ailleurs les rythmes qui commen- çaient par le temps faible et se terminaient sur le temps fort avaient plus de vigueur : ceux qui présentaient la disposition contraire convenaient à l'expression des sen- timents plus calmes. L'opposition de notre rime mascu- line et de notre rime féminine, l'une d'un son final plus plein et plus soutenu, l'autre d'une cadence plus molle et comme tombante, peut donner quelque idée de cette différence *.

Une même sorte de pieds pouvait en outre être exécu- tée avec un mouvement ^ plus ou moins rapide. Le mou- vement, selon qu'il était plus rapide ou plus lent, donnait au rythme plus de véhémence ou plus de sérénité.

iVous n'avons considéré jusqu'ici que les mesures rythmiques isolées : il reste à voir comment elles se groupaient.

Tous les pieds d'un même rythme, avons-nous dit, sont égaux et semblables entre eux. On conçoit pourtant sans peine que, dans cette suite uniformément alternante de lemps forts et de temps faibles, certains temps forts aient pu prédominer et servir ainsi de points d'appui à des groupes nouveaux, plus étendus que les groupes élémentaires du rythme. C'est ce qui arrivait dans les rythmes grecs. Ces nouveaux groupes avaient un cer- tain rapport avec les pieds rythmiques puisqu'ils de- vaient leur unité à la prédominance d'un temps fort.

\, Cf. Quintil., Inst, orat., ix, i, 136.

But. d« la Litt. gr.oque. - T. 1 1 . 3

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