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ORACLES ET MYSTÈRES 427

noté chez Pindare dos vers où il est question de la vie future en des termes que ni Homère ni Hésiode n'eus- sent bien compris *. Ces idées viennent des mystères. En outre, chez beaucoup de lyriques et même dans l'épopée, il est parfois question des oracles. Oracles et mystères sont des branches accessoires de la religion grecque, d'origine plus ou moins ancienne, d'importance littéraire évidemment médiocre, mais dont le rôle poétique et mo- ral fut grand, et qui d'ailleurs, vers la fin du vi« siècle, arrivent à produire des œuvres d'un caractère spécial, dignes par conséquent d'obtenir quelques instants d'at- tention.

Nous examinerons d'abord les oracles ; ensuite la poé- sie née directement des mystères; enfin quelques produc- tions d'un caractère épique, mais sensiblement inspirées quant au fond par les idées religieuses de cette époque.

��Le désir de connaître l'avenir a, dans tous les temps et dans tous les pays, suscité des pratiques destinées à le satisfaire. Les Grecs n'ont pas échappé à celte tentation si naturelle : on sait la place qu'a tenue, dans leur vie publique et privée, la divination sous toutes ses formes* Mais, parmi ces formes, beaucoup n'intéressent en rien la littérature : les indications fournies soit par le vol des oiseaux, soit par les entrailles des victimes, soit par les si- gnes célestes, soit même parles songes ou par l'évocation des morts, n'ont jamais fait naître d'œuvres littéraires. Une seule espèce de divination a eu celte fortune : c'est celle qui consiste dans une communication directe entre la pensée des dieux et la conscience d'un inspiré, et qui

1. Bergk a cru retrouver jusque chez Terpandre la trace d'une iri- ûuence analogue. Cf. Griech, LU,, t. II, p. 82, n. 26.

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