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COMPOSITION 407

porte de la demeure ^ et chantait en plein air ou sous des portiques ; tantôt c'était dans la salle même du fes- tin, autour de la table ^ que la voix des jeunes gens et les sons de la phormix ^^ souvent môles à ceux de la flûte *, s'élevaient en l'honneur de Thôte victorieux. Un temple, le prytanée d'une ville, une place publique pou* vaient aussi servir de théâtre à ce genre de fêtes. Quand le vainqueur était un très riche personnage, un roi, un tyran, il n'était pas rare qu'il fît composer plusieurs odes pour célébrer un seul succès : ainsi Arcésilas de Cyrène, Agésidamos de Locres, d'autres encore. En pareil cas, le sujet restant le même, le temps et le lieu changeaient.

Tel était donc le cadre du poème : une fôte publique ou privée, amenée par une victoire agonistique . Le poème lui-même s'y accommodait librement.

La première loi de la composition lyrique^ surtout dans répinicie, est une loi de variété. « Les hymnes élo- gieux, dit Pindare, volent comme labeille d'un sujet à l'autre ^ » Sans cesse il compare ses hymnes à des cou- ronnes de fleurs variées. Une de ses odes est appelée par lui ce un diadème lydien brodé avec des sons de toutes nuances * ».

Un lecteur moderne est presque toujours disposé h croire que le sujet du poète était chétif et maigre. C'est une erreur. Aux yeux du poète lui-même et de son au- ditoire, il était le plus souvent vaste et riche : il était

��1. 'Eiz' aùX£t«;;e-jpaiç, Ném. 1, 29;ir«pà irp60upov, Isthm. VII (VIII). 3.

2. 'AjjLçl xpaire^av, Olymp, I. 24.

3. *"rK(op6çiai çApjiiYye;, Pyth. I, 189.

4. na|jL9(ovoi<Tt t' tv îvteaiv avXwv. Olymp. VII, 21.

5. Pyth. X. 82.

6. AvSt'av iikpav xava/T^Sà ireiçotxiXpivav, Nèm, VIII, 25. Un diadèmo lydien, parce que la mélodie, sans doute, est composée dans le mode ainsi nommé.

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