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386 CHAPITRE VII. — PINDARE

seulement qu'on en use avec modération K II reste Grec et poète avant tout, prompt à admirer toutes les belles et agréables choses ; mais au premier rang parmi les plus belles, il met la vertu, et son âme se tourne naturelle- ment vers les hauts sommets.

��§ 2. Attitude de Pindare envers les personnes.

Avec l'élévation des idées, Pindare a la flerté du carac- tère et la franchise du langage.

Il a pleinement conscience de son génie, et no s'en ca- che pas. On ferait une longue liste de tous les passages où il a exprimé sous vingt formes différentes ce que Malherbe a dit en termes magnifiques :

Et trois ou quatre seulement, Au nombre desquels on me range, Savent donner une louange Qui demeure éternellement.

Pour rendre la beauté de ses propres chants, il a une foule d'images brillantes et nouvelles. Il se compare dans une ode à un sculpteur dont les créations, ailées et vi- vantes, ne seraient ni clouées sur un piédestal ni rete- nues par la mer blanchissante ou par les montagnes, mais porteraient jusqu'aux extrémités du monde la gloire de la vertu *. Il tient son génie non do l'étude, mais d'A- pollon et de la Muse. Ceux qui ne savent que ce qu'ils ont appris 5 grand'pcine font entendre, tout près du sol, des cris assourdissants et un vain babil, commodes corbeaux et des geais; pour lui, pareil h Taigle de Zcus, il franchit

��1. Fragm. 102, 103, 104.

2. Ném, V, 1 et suiv.

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