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BIOGRAPHIE 373

Piadarc s'était marié, et ses biographes nous ont trans- mis le nom de sa femme et de ses enfants. Il sufGt de rap- peler à ce sujet que son Gis, appelé Daïphante comme son aïeul, fut choisi, du vivant de Pindare, pour figurer comme daphnépiiore dans la procession qui se célébrait tout les neuf ans à Thèbes en Thonncur d'Apollon. C'é- tait une distinction fort enviée, et Pindare, pour s'asso- cier personnellement à celte fête, avait composé l'hymne destiné à être chanté pendant la procession par un chœur de jeunes filles *.

La gloire du poète fut immense de son vivant. Une de ses odes, celle qu'il fit pour Diagoras, fut gravée en let- tres d'or dans le temple d'Athéné à Lindos -. Les immor- tels eux-mêmes avaient partagé l'admiration générale : on racontait que le dieu Pan, un jour, au pied du Cithé» ron, avait chanté un péan du grand lyrique. Aussitôt après sa mort, Pindare est classique. Hérodote le cite déjà. Les comiques athéniens tantôt le louent et tantôt le parodient, ce qui est encore une manière de lui rendre hommage. Platon lui emprunte de belles pensées et de belles paroles.

Les poèmes de Pindare étaient nombreux. Les pre- miers éditeurs de ses œuvres les avaient réparties en dix- sept livres, sans beaucoup demélhode^ Les Alexandrins firent une nouvelle classification, qui est celle que suivent toujours les grammairiens postérieurs quand ils donnent l'origine exacte de leurs citations. Dans ce nouvel arran- gement, les dix-sept livres furent répartis en neuf grou-

1. Pausanias, IX, 10, 4.

2. Schol. Ohjmp, Vil (argument). Pausanias (IX, 16, 1) raconte quelque chose d'analogue sur l'ode à Zeus Ammon. Gh. Graux (Re- vue de PhiloL, 1881, p. 117) a essayé do prouver que, dans le passage du scholiaste, il s'agissait non d'une inscription gravée, mais d'un 6i6a:ov écrit en lettres d'or; le passage très net de Pausanias rend cette conjecture fort douteuse.

3. Voir le détail dans Suidas. Gf. Poésie de Pindare, p. 19-21.

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